#4 - L'Abbé Guy Pagès ignore que la relation à Dieu en Islam est Directe, Sublime
Qu'Allah Ta3ala nous Préserve de l'égarement
Introduction : une confusion fondamentale dès le départ
L’abbé Guy Pagès construit son accusation sur une idée doublement fausse :
- Que le Dieu de l’Islam serait totalement inconnaissable.
- Que le christianisme offrirait une connaissance supérieure de Dieu grâce à l’incarnation, c’est-à-dire par l'idée que Dieu se serait fait homme.
Or, ces deux prémisses sont erronées, et reposent en réalité sur une confusion volontaire entre :
- Connaître l’essence de Dieu, ce qui est impossible dans toutes les théologies monothéistes, y compris chrétienne.
- Connaître Dieu par Ses attributs, Ses actions, Sa guidance et Son discours, ce que l’Islam affirme avec force.


1. L’Islam ne dit jamais que Dieu est “inconnaissable” : Il est inconnaissable dans Son essence, mais parfaitement connaissable par Ses Noms et Ses Attributs.
L’abbé Pagès cite des versets comme s’ils affirmaient que Dieu ne peut pas être connu. Mais il omet — volontairement — que le Coran développe une doctrine extrêmement riche et précise de la connaissance de Dieu.
Le Coran affirme :
“C’est Dieu qui vous fait connaître Ses signes, afin que vous puissiez comprendre.” (Coran 2:73)
“Il est le Tout-Miséricordieux, le Très Miséricordieux, le Souverain, le Pur, la Paix, le Fidèle, le Protecteur…” (59:22-24)
Le Coran contient plus de 1300 versets décrivant :
- la Volonté divine,
- la Justice divine,
- la Miséricorde divine,
- la Parole divine,
- la Sagesse divine,
- la Colère divine,
- la Proximité divine (« Et Nous sommes plus proches de lui que sa veine jugulaire », 50:16),
- l’Amour divin (« Dieu aime les bienfaisants », 3:134).
Un Dieu inconnaissable n’enseigne pas Son Amour, Sa Miséricorde, Sa Justice, Ses voies.
En vérité, Allah se fait connaître dans le Coran comme aucun autre texte sacré ne le fait.

2. Toutes les grandes théologies monothéistes affirment que “l’essence de Dieu” est inconnaissable — y compris le christianisme
L’abbé Pagès accuse l’Islam d’affirmer que Dieu demeure “au-delà de tout”, mais :
- Thomas d’Aquin dit exactement la même chose :
“Nous ne pouvons pas savoir ce qu’est Dieu, mais seulement ce qu’Il n’est pas.” - Grégoire de Nysse :
“L’essence divine reste inaccessible et incompréhensible à tous.” - Le Catéchisme de l’Église catholique (art. 206) dit :
“Dieu est mystérieux et ineffable.”
Donc lorsque l’Islam dit : Dieu est au-delà de toute comparaison, il est parfaitement dans la même tradition que le christianisme.
La différence ?
Le christianisme prétend résoudre le “problème” en affirmant que Dieu se serait incarné.
C’est là que la contradiction apparaît.
3. L’argument de l’abbé Pagès revient à dire : “Dieu devient connaissable en devenant un homme.”
C’est un anthropomorphisme extrême.
Pour rendre Dieu “connaissable”, l’abbé Pagès adopte une idée philosophique dangereuse :
Dieu ne peut être réellement connu que s’Il devient un être humain.
Cela implique :
- Dieu limité dans un corps,
- Dieu soumis à la faim, la fatigue, la tentation,
- Dieu frappé, insulté, crucifié.
Si un chrétien veut croire cela, c’est son choix.
Mais accuser l’Islam d’avoir une conception “pauvre” de Dieu parce qu’il refuse d’attribuer l’humanité à Dieu est une inversion totale.
Le monothéisme pur — y compris juif au passage — dit :
Dieu n'est pas un homme (Nombres 23:19)
Le Coran dit :
“Rien ne Lui ressemble.” (42:11)
Ce n’est pas une déficience.
C’est le sommet de la transcendance divine.
4. L’Islam refuse l’incarnation non par manque de relation, mais au contraire pour préserver la relation authentique entre le Créateur et Ses créatures
Dans le christianisme trinitaire, la relation à Dieu est médiée par :
- une personne humaine (Jésus),
- dotée d’une nature divine,
- et les croyants n'accèdent à Dieu qu’à travers cette incarnation.
En Islam :
- la relation à Dieu est directe (Sourate 2:186 : “Je suis proche”),
- sans clergé intermédiaire,
- sans incarnation,
- sans nature humaine attribuée à Dieu.
Refuser l’incarnation n’est pas refuser la relation.
C’est refuser un modèle anthropomorphique qui réduit le sacré au biologique.
5. Allah n’est pas “inconnaissable” : c’est Lui qui se révèle continuellement
Le Coran insiste sur le fait que Dieu :
- Se fait connaître par Ses signes dans l’univers : (41:53)
- Se fait connaître par Sa Parole : (55:1-4)
- Se fait connaître par Ses Noms : (59:22-24)
- Se fait connaître par Sa Proximité : (2:186, 50:16)
La spiritualité musulmane est entièrement fondée sur la connaissance de Dieu (ma‘rifa).
Ibn Taymiyya, Ghazali, Ibn Kathîr — tous enseignent :
Nous connaissons Dieu par ce qu’Il dit de Lui, non par ce que nous projetons sur Lui.
C’est exactement l’inverse de la logique chrétienne de l’incarnation.
6. Conclusion : le point 4 de l’abbé Pagès repose sur un sophisme central
Pour résumer :
- L’Islam : Dieu est transcendant dans Son essence, mais parfaitement connaissable par Ses Noms, Sa Parole, Ses signes et Sa Miséricorde.
- Le Christianisme trinitaire : Dieu serait connaissable en devenant un homme.
Que reproche réellement l’abbé Pagès ?
➡️ Que l’Islam ne divinise pas un homme.
➡️ Que l’Islam refuse d’attribuer à Dieu un corps, une naissance, une mort, une incarnation.
Mais cela n’est pas un défaut.
C’est précisément ce qui fait la force du monothéisme islamique.





