#7 - Quand l’abbé Pagès accuse l’Islam d’arbitraire : une erreur théologique majeure
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Dans le point 7 de son ouvrage Interroger l’islam, l’abbé Guy Pagès prétend que la formule coranique « Allah fait ce qu’Il veut » (fa‘alun li-mā yurīd, 14:27, 22:18, 85:16, etc.) indiquerait un Dieu capricieux, sans lien avec la rationalité, la justice ou la vérité.
Selon lui, Dieu agirait arbitrairement, châtierait « qui Il veut » et « pardonnerait à qui Il veut » sans règle, sans sagesse, sans cohérence morale. Cela prouverait que le Dieu de l’islam serait « arbitraire », contrairement – dit-il – au Dieu chrétien.
Cette critique repose sur trois confusions majeures :
- Une incompréhension du sens coranique de la Volonté divine.
- Une omission totale des textes qui encadrent strictement la justice et la miséricorde d’Allah.
- Une conception anthropomorphique de Dieu, attribuée ensuite à l’islam… alors qu’elle n’existe que dans sa propre lecture.


1. “Allah fait ce qu’Il veut” ne signifie pas : « sans sagesse »
Dans la théologie musulmane, la Volonté divine (al-irāda) est inséparable de la sagesse (ḥikma), de la justice (‘adl) et de la science totale de Dieu (‘ilm).
Aucun théologien musulman, sunnite, n’a jamais compris ce verset comme une liberté arbitraire ou absurde. Bien au contraire : s’Il fait ce qu’Il veut, c’est parce que Sa volonté est parfaite, non conditionnée par l’ignorance, la colère ou le caprice – des défauts humains que le Coran refuse explicitement de projeter sur Dieu.
Le Coran l’affirme :
✔️ « Allah est Sage et Parfaitement Connaisseur. » (4:11, 6:18, 22:52…)
✔️ « Ton Seigneur ne lèse personne. » (18:49)
✔️ « Allah n’est injuste envers personne, fût-ce du poids d'un atome. » (4:40)
Un Dieu injuste, illogique ou contradictoire n’est pas le Dieu de l’Islam.
Parler de “volonté arbitraire” revient donc à ignorer volontairement 14 siècles de théologie musulmane.
2. Dieu châtie qui Il veut… mais sur base de critères justes, clairement exposés
L’abbé Guy Pagès cite des versets sur le châtiment mais supprime systématiquement les versets qui en donnent les conditions.
Dans le Coran :
✔️ Dieu ne punit personne sans message préalable
« Nous ne châtions jamais un peuple avant de lui avoir envoyé un Messager. » (17:15)
✔️ Dieu ne châtie pas sans faute
« Cela, pour ce que vos mains ont commis. » (3:182)
✔️ Dieu veut le repentir, non la perdition
« Allah veut accueillir votre repentir. » (4:27)
✔️ Dieu multiplie la miséricorde, pas la rigueur
« Ma miséricorde embrasse toute chose. » (7:156)
La règle, dans l’islam, est donc la miséricorde ; la sanction n’est jamais arbitraire mais consécutive à un choix moral libre.
Où est l’arbitraire ?
L'abbé Pagès crée de toutes pièces un problème inexistant, en isolant des extraits et en les opposant à l’ensemble du texte coranique.
3. Le Coran condamne expressément l’arbitraire divin
Lorsque le Coran dit : « Allah fait ce qu’Il veut »
cela renvoie à Sa souveraineté absolue, non au caprice.
Pour preuve :
✔️ Dieu ne veut pas l’injustice
« Allah ne veut pas l’injustice pour Ses serviteurs. » (40:31)
✔️ Dieu veut guider, pas égarer sans raison
L’égarement n’est jamais présenté comme une volonté arbitraire :
il est conséquence du refus volontaire de la vérité, comme l’explique 61:5, 2:26, 4:155.
Coran : « Puis lorsqu’ils dévièrent, Allah fit dévier leurs cœurs. » 61:5.
Le Coran est ici d’une clarté que l’abbé Pagès choisit d’ignorer.
4. L’argument de l’abbé Pagès est incohérent… même dans sa perspective chrétienne
Il affirme que Dieu doit forcément agir selon des règles que la raison humaine peut pleinement saisir.
Mais dans le christianisme lui-même :
- Dieu sauve qui Il veut (Rm 9:15).
- Dieu « fait miséricorde à qui Il veut » (Rm 9:18).
- Dieu fait ce qu’Il veut dans les cieux et sur la terre (Ps 115:3).
Exactement les expressions qu’il reproche au Coran : on remarque ici toute l'incompétence et la malhonnêteté de l'abbé guy pagès.
Le problème n’est donc pas la formule coranique, mais l’asymétrie de jugement.
5. En islam, justice, sagesse et volonté divine sont indissociables
La théologie sunnite classique enseigne :
- Allah veut ce qui est conforme à Sa sagesse.
- Il ne lèse personne.
- Il ne fait rien d’absurde.
- Toute décision divine répond à un but moral ou cosmique, même si l’humain n’en saisit pas toute la finalité.
Dire que ces formulations signifient arbitraire, c’est faire dire à l’islam ce que l’islam n’a jamais dit.
6. Conclusion : une critique qui repose sur un contresens
Le point 7 de l’abbé Pagès repose sur :
- des citations tronquées,
- une absence de connaissance des concepts théologiques musulmans,
- une projection de sa propre conception anthropomorphique du divin,
- et une lecture volontairement hostile.
Lorsque le Coran dit :
« Allah fait ce qu’Il veut »,
cela signifie :
➡️ qu’Il n’est soumis à aucune force extérieure,
➡️ qu’Il n’est limité par rien,
➡️ et que Sa volonté est parfaite car liée à Sa science, Sa justice et Sa sagesse.
Rien, absolument rien, dans l'islam, ne permet de déduire un Dieu arbitraire ou incohérent.
L’argument s’effondre donc entièrement.
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