SECONDE INTRODUCTION


Avant de répondre à la question « L’Islam autorise-t-il le mariage des petites filles ? », question centrale de ce livre, il est important de revenir sur le sujet de l'âge du mariage, qui a varié à travers l'Histoire en fonction des époques et des régions mais pas uniquement.

En Occident, et actuellement, on se focalise sur l'âge (lorsque l’on regarde le passé) comme si l'être humain avait toujours été programmé de la même manière, ce qui est loin d'être exact. En effet, les époques passées ne ressemblent en rien à la nôtre, et il est crucial de ne pas l'oublier.

L'Islam, en tant que religion parfaite et complète pour tous les temps, doit apporter de facto des solutions adaptées à chaque époque et ce, afin qu'aucune ne soit négligée. Cela est logique.

Il serait donc malsain et malhonnête d'ignorer ces aspects et d'utiliser une réponse Musulmane spécifique, valable dans le contexte d'une époque et d'une région donnée, pour affirmer ensuite que l'Islam n'est pas conforme à la situation actuelle. Je pense que, en précisant cela, vous comprenez parfaitement où je veux en venir. C'est, d'une certaine manière, le cœur de ce livre.

Premièrement

Le Prophète Mohammed (que les Bénédictions et le Salut d’Allah soient sur Lui) nous Enseigne la parole/règle suivante : “ Il n'y a ni préjudice ni préjudiciable. ” et c’est là un Hadith rapporté par Ibn Abbas (qu’Allah les Agrée tous deux, lui et son père) considéré comme l'un des Hadiths les plus importants dans la Jurisprudence Islamique que tous les islamophobes qui accusent mensongèrement le Prophète (paix sur Lui) de pédophilie semblent d’ailleurs ignorer ou volontairement ignorer.

1 - Ce Hadith remémore la règle Islamique de la Prévention du Mal : Ce Hadith souligne l'importance de ne pas causer de tort ou de dommage à autrui, que ce soit par des actions directes ou indirectes.

2 - Ce Hadith évoque la réciprocité : "لا ضرر ولا ضرار" (laa dharara wa laa dhirar) signifie qu'il ne faut ni causer de tort ni permettre qu'un tort soit causé. Cela implique également de ne pas tolérer qu'on soit lésé ou qu'on laisse autrui être lésé.

3 - Il a une Application Juridique très large, englobante, pour le bien de la société et des personnes : Dans la jurisprudence Islamique (Fiqh), ce Hadith est souvent invoqué pour résoudre des litiges ou des situations où un préjudice pourrait être causé. Par exemple, dans les contrats, les transactions financières, ou les relations sociales, si une action ou une décision cause un préjudice, elle peut être annulée ou modifiée pour justement éviter ce préjudice.

4 - Il englobe évidemment l’Éthique et la Moralité : Sur un plan éthique, ce Hadith encourage la bienveillance, la justice, et le respect des droits d'autrui. Il incite à réfléchir avant d'agir pour s'assurer que nos actions ne nuisent à personne.

C’est d’ailleurs pour cette raison, le caractère englobant et général de ce Hadith que D'autres savants comme Ibn Taymiyyah (qu’Allah - Le Sublime - Lui Fasse Miséricorde) ont élargi cette notion  “ Il n'y a ni préjudice ni préjudiciable. ” pour inclure la protection contre les dommages psychologiques ou moraux.

Conformément à cela, et méditez bien cette parole, la femme de 25 ans dont le mariage causerait préjudicie à sa personne ou à autrui, on parle ici d’un véritable préjudice, et bien ne doit pas se marier. 

Les règles que ce Hadith englobent, accompagnent donc tout à fait logiquement les époques et régions à travers l’Histoire : c’est profond et à méditer. 

Deuxièmement

Il est interdit de se marier avec une jeune femme/une femme sans son accord, et son accord n’est pris en considération qu’à l’âge de sa maturité intellectuelle. 

Le Prophète Mohammed (que les Bénédictions et le Salut d’Allah soient sur Lui) a dit : “ La jeune femme (qui n’a jamais connue le mariage) n’est pas mariée sans son consentement ” (Rapporté par el Boukhari). 

Le mariage forcé en Islam est interdit, contrairement aux idées reçues de certaines personnes qui n’ont évidemment jamais cherché à se renseigner (68). 

A une époque, celle du Prophète Mohammed (que les Bénédictions et le Salut d’Allah soient sur Lui) où dans toutes les régions du monde l’avis de la femme n’avait pas grande valeur, généralement, et bien l’Islam est venu avec....


68 : Ou qui refusent de l’admettre par pure islamophobie, ce qui est le cas de nombreuses personnes liées à l’apostat-sphère ainsi qu'à la fachosphère.


...l’interdiction de cette pratique : le mariage forcé. 

Nous sommes donc tous bien conscients qu’avec les changements, l'âge de la maturité varie et qu’à notre époque, l’époque de l’éternelle immaturité je dirais, l’engagement dans la vie de couple n’est pas chose facile et que ce Hadith “ Il n'y a ni préjudice ni préjudiciable. ” doit être appliqué avec une grande intelligence, sagesse pour le bien du futur couple. 

Troisièmement : l’accord du père, du tuteur. 

En Islam, le tuteur joue un rôle essentiel, et il est obligatoire qu'il donne son consentement, car grâce à son expérience, il est censé savoir ce qui est le mieux pour son enfant. Il s'agit bien sûr d'un tuteur digne de ce nom, et non d'une personne déficiente ou retardée mentalement.

Combien de pères, par exemple, ont-ils conseillé à leur fille de ne pas épouser tel homme, pour finalement céder sous l'insistance de leur fille, aboutissant parfois à un divorce ?

Le refus du tuteur, s' il y a, doit se faire selon de bonnes raisons (69)

Quatrièmement : Le mariage doit être public, ce qui signifie, indirectement, qu'il sera conforme aux mœurs et aux normes sociales de l'époque.

Pour résumer : Conformément aux normes de notre époque, le mariage de très jeunes femmes de l'âge de Aïcha, qu’Allah - Le Très Haut - l’Agrée, qui n'est pas comparable à celui des femmes de notre temps et région (70), doit être rejeté. Cela s'aligne également avec le Hadith interdisant de causer du préjudice à soi-même ou à autrui. Cette conclusion découle de l'évolution actuelle des corps et des esprits, sujet que nous aurons l'occasion de détailler plus amplement dans ce livre si Allah - Du Haut de Son Trône - le Permet.


69 : Par exemple, le père qui refuse car l’homme est un alcoolique, un fornicateur d’habitude, un drogué, bref, une mauvaise personne.

70 : Puisqu'à notre époque, les filles ne sont généralement pas considérées comme des jeunes femmes ou des femmes à 9 ou 10 ans, ni physiquement ni intellectuellement dans la grande majorité des cas.


Revenons à cette question : " L'Islam autorise-t-il le mariage des petites filles ? "


Ce mariage, celui des petites filles, et ici nous ne parlons pas de sa consommation mais uniquement de l’union, a été autorisé par certains Savants, sous certaines conditions et à des époques bien précises et pour des raisons, elles aussi très précises. 

Premièrement : Personne ne peut marier une petite fille hormis son père, selon l'Imam Chafi'i, qu'Allah - Le Très Haut - lui Fasse Miséricorde.

Deuxièmement : Une fois mariée, la jeune fille ne rejoindra jamais son époux avant d'avoir atteint l'âge de la puberté (71). Il n'est donc jamais question en Islam d'envoyer une fille impubère, inapte à la relation, dans le lit de son époux. Évidemment.

Elle restera chez son père jusqu'à ce qu'elle atteigne la maturité physique et intellectuelle, ce qui varie selon les individus, les régions et les époques.

Pour conclure cette introduction, concernant la question du mariage des petites filles, qui sera traitée plus en détail dans ce livre, posons-nous cette question :


71 :  Et ici, je parle d'une époque et d'une région où l'âge adulte commençait à la puberté.


" Pourquoi des Savants Musulmans, à certaines époques, ont-ils autorisé le mariage (72) des petites filles ? "

Eh bien, cela provient d'un contexte très particulier auquel il fallait apporter une réponse. Il arrivait que dans certaines régions du monde, les discordes - ou, si vous préférez, l'anarchie - étaient si présentes que le père, incapable de protéger sa fille (ses filles) en raison de la vieillesse ou de la maladie, cherchait des solutions pour assurer la sécurité de sa fille (ou de ses filles) - (73). Il mariait donc sa fille à un homme capable de la défendre (ou ses filles à des hommes en bonne santé), prêts à lever l'épée pour protéger sa princesse (ses princesses) face aux multiples menaces engendrées par l'anarchie dominante. C'est pourquoi certains savants ont évoqué son caractère licite, mais évidemment conditionné.

D'autres savants, en revanche, ont clairement interdit cette forme de mariage et ont opté pour d'autres solutions. Cependant, n'oubliez pas qu'il n'est jamais question de consommer ce mariage à un âge inapte, que ce soit physiquement ou intellectuellement, conformément au Hadith suivant où le Prophète Mohammed (que les Bénédictions et le Salut d'Allah soient sur Lui) dit : "La jeune femme (qui n'a jamais connu le mariage) n'est pas mariée sans son consentement" (rapporté par Al Bukhari).

J'insiste, et selon ces deux avis, il n'est jamais question de consommer à un âge inapte, que ce soit physiquement ou intellectuellement, contrairement à ce que prétendent l'apostat-sphère et la fachosphère, qui souhaitent faire dire à l'Islam ce qu'il ne dit pas, et ce conformément aux Sources Musulmanes :

Coran : “…jusqu'à ce qu'ils atteignent (l'aptitude) au mariage…” (S4V6).

Ibn Hibban : “ Abou Bakr, (et après lui) Omar (qu’Allah les Agrée tous deux) ont demandé au Prophète (que les Bénédictions et le Salut d’Allah soient sur Lui) la main de sa fille Fatîmah (qu’Allah l’Agrée) ce à quoi à répondu le Prophète (paix sur Lui) : “ Elle est petite (trop jeune) ”.


72 : Sans consommation, attention. La promesse ici...

73 :  Car le père, en tant que tuteur, responsable, pouvait mourir à tout instant.


Certaines personnes liées à l'apostat-sphère, lorsque nous leur citons le Verset suivant : " ...jusqu'à ce qu'ils atteignent (l'aptitude) au mariage… " (S4V6), affirment, par pure islamophobie et ignorance, que ce Verset ne concerne que les orphelin(e)s et qu'il n'est aucunement général (74). Ils insinuent qu'en dehors des orphelin(e)s, l'Islam autoriserait des relations sexuelles avec une fille non pubère, ce qui est radicalement faux. 

Même si ce Verset évoque les orphelin(e)s, les savants de l'Islam le comprennent, lorsqu'il s'agit du mariage, comme ayant une portée générale. En effet, ce qui est valable pour l'orphelin(e) concernant la puberté et la possibilité du mariage l'est également pour les autres. Et puisque le Coran se comprend à travers le Coran lui-même et la Sunnah, rappelons à ces ignorants le Verset suivant qu'ils occultent : "Et quand les enfants parmi vous atteignent la puberté, qu'ils demandent permission avant d'entrer, comme le font leurs aînés." (S24V59).

De plus, citons le Hadith suivant : "La jeune femme (qui n'a jamais connu le mariage) n'est pas mariée sans son consentement (qui, à l'époque du Prophète, vient avec la puberté)" (rapporté par Al Bukhari).


74 : Beaucoup de personnes appartenant à l’apostat-sphère, pourtant ignorants, aiment à se faire passer pour des connaisseurs.


Islam et Culture
L’objectif d’Islam Et Culture est de proposer une littérature Musulmane résistante, innovatrice et adaptée aux réalités du terrain. Vous n’ignorez pas que depuis maintenant plusieurs décennies, ici en France et ailleurs, de nombreuses personnes parlent, écrivent contre l’Islam et n’hésitent pas à utiliser la calomnie pour arriver à leurs buts. Des personnes se qualifiant d’apostats, et les exemples sont nombreux (Majid Oukacha, Frère Rashid, etc.), profitent du terreau fertile de l’islamophobie pour écrire des livres mensongers contre l’Islam et les Musulmans. Islam Et Culture, à travers son fondateur Froment Mickael, a donc pour but de défendre l’Islam mais aussi de contre-attaquer et de proposer des projets au service du vivre-ensemble. J’ai, Froment Mickael, devant le manque de réponses appropriées décidé d’agir et de mettre en place ce projet au service de la Communauté Musulmane mais aussi au services de tous ceux qui décident de sérieusement rechercher la Vérité.

AU-DELÀ DES AMBIGUÏTÉS : LE MARIAGE DU PROPHÈTE MOHAMED AVEC AISHA #4
L’homme dit alors : ” N’a-t-il pas été ordonné à son fils par Omar de divorcer de sa femme ? ” L’Imam Ahmad lui répondit : ” Jusqu’à ce que ton père soit comme Omar ! ”