Djihad Talab : Démêler le Vrai du Faux face aux Accusations de Terrorisme

L’expression « Djihad Talab » (جهاد الطلب) suscite de nombreuses interrogations et est parfois déformée pour être associée au terrorisme. Il est crucial de revenir aux Sources Islamiques et aux explications théologiques pour comprendre la véritable signification de ce concept et réfuter les amalgames dangereux.

Il est donc essentiel de distinguer deux formes de Djihad en Islam : le Djihad de défense (جهاد الدفاع) et le Djihad de demande/offensif (جهاد طلب).

Le Djihad de défense, qui consiste à se défendre face à une agression, est généralement accepté. Il est évidemment qualifié de terrorisme par l’agresseur et ceux qui soutiennent l’agresseur.

C’est le Djihad de demande (Djihad Talab) qui est souvent mal compris et instrumentalisé.

La définition et les objectifs du Djihad Talab selon la jurisprudence Islamique, vous allez le remarquer, sont aux antipodes du terrorisme. Contrairement à ce que certains veulent faire croire, il ne s’agit pas d’une incitation à la violence aveugle contre des populations civiles.

Bref, le Djihad Talab était, historiquement, dirigé contre les gouvernements incroyants qui faisaient obstacle entre l’Islam et leurs peuples. L’objectif n’était pas d’attaquer les citoyens, les civils mais de lever les barrières qui empêchaient à l’Islam d’atteindre ces populations et de leur permettre de découvrir la Révélation d’Allah Le Sublime.

Citons un exemple historique : lors des conquêtes par les Sahaba (compagnons du Prophète paix sur Lui), les actions contre les empires perse et romain étaient aussi (car ils furent aussi à l’origine très belliqueux) motivées par le fait que ces régimes empêchaient l’Islam de parvenir à leurs peuples. L’intention des Musulmans était de : sortir les gens de l’adoration des serviteurs, des fausses divinités vers l’adoration du Seigneur des serviteurs.

Il faut donc souligner et avec insistance que le Djihad Talab n’est pas dirigé contre les innocents : femmes, enfants, vieillards, travailleurs malades ou paysans qui n’ont aucun lien avec la guerre ….

L’histoire de la propagation de l’Islam en témoigne également :

Par exemple, le Yémen n’a pas été conquis par une armée car le gouverneur perse de l’époque a accepté l’Islam et permis à son peuple de l’écouter, entraînant la conversion de la population.

De même, la plus grande nation musulmane aujourd’hui, l’Indonésie, a vu l’Islam se répandre par le commerce, et ses dirigeants n’ont pas entravé sa diffusion. Cela démontre que la propagation de l’Islam ne s’est pas toujours faite par la force militaire et que lorsque cela fut le cas, la distinction entre les régimes oppressifs et les populations était essentielle.

Concernant la question des victimes civiles lors de conflits, et bien il existe de nombreux Hadiths qui interdisent clairement le meurtre des femmes et des enfants en temps de guerre.

Note : L’hypocrisie de certains critiques du Djihad Talab est frappante. Ils dénoncent cette réalité de l’Histoire Musulmane, qu’ils ne comprennent pas, en l’assimilant à tort au terrorisme. Pourtant, ces mêmes personnes ferment souvent les yeux, voire soutiennent, les bombardements de civils musulmans innocents et les actes génocidaires motivés par divers intérêts ciblant des populations musulmanes. Cette incohérence révèle un parti pris : on diabolise un concept mal connu de l’Islam tout en excusant des violences bien réelles contre des populations musulmanes. Une telle posture manque de logique et de justice, trahissant davantage un préjugé qu’une analyse éclairée.

À l’époque du Prophète (que les Bénédictions et le Salut d’Allah soient sur Lui), les empires devaient s’étendre et se renforcer pour survivre et se pérenniser face aux menaces extérieures. Le Djihad Talab, dans ce contexte, visait à confronter les autorités qui empêchaient leurs peuples d’entendre le message de l’islam, sans jamais cibler les civils, mais bien ces pouvoirs oppressifs. Aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux et aux moyens de télécommunication modernes, il est possible de partager l’islam avec le monde entier sans recourir à de telles expéditions. Le monde musulman s’est depuis largement étendu, renforcé et établi, rendant le Djihad Talab, tel qu’il était pratiqué autrefois, et présentement inadapté dans notre ère globalisée.

En conclusion, réduire le concept de Djihad Talab à du terrorisme est une simplification grossière et une décontextualisation de la doctrine Islamique. Selon les clarifications apportées par les sources, le Djihad Talab, tel qu’il est compris dans la jurisprudence Islamique classique, vise à lever les obstacles politiques qui empêchent la diffusion de l’Islam, en ciblant les régimes oppressifs et non les populations civiles innocentes. Les règles éthiques de la guerre en Islam interdisent formellement de s’en prendre aux non-combattants. Il est donc impératif de se baser sur une compréhension nuancée et documentée pour réfuter les accusations infondées et les amalgames préjudiciables.