En réponse à Céline Pina qui affirme que les familles Musulmanes, Maghrébines et Turques, détestent l'école
Le lycée privé musulman Averroès de Lille et son homologue Al-Kindi près de Lyon sont reconnus pour leur excellence scolaire et leur sérieux.

🔴Alerte Info | L’armée israélienne a diffusé une vidéo montrant ses forces en train de détruire une école à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
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Le problème est ailleurs et nous allons le démontrer à travers cet article :
Des résultats exemplaires salués par tous
Le lycée privé musulman Averroès de Lille et son homologue Al-Kindi près de Lyon sont reconnus pour leur excellence scolaire et leur sérieux. Ces établissements confessionnels conjuguent ouverture sociale et réussite académique – au point d’être qualifiés de « meilleurs établissements » de leur région, sinon de France – blast-info.frlejdd.fr. En 2024, le lycée Al-Kindi se classait ainsi parmi « les meilleurs du Rhône », avec des « résultats pédagogiques exemplaires » selon des élus locaux. De même, Averroès a longtemps affiché 100 % de réussite au baccalauréat et a été décrit comme « le meilleur établissement secondaire de France selon l’Éducation nationale » – blast-info.fr. Ces succès prouvent qu’une éducation d’excellence est tout à fait compatible avec un enseignement respectueux de l’islam.
Pourtant, au lieu de féliciter cette réussite, certains ont choisi de la soupçonner. Des voix malveillantes – parfois jusqu’au sommet de l’État – ont colporté l’idée que ces lycées seraient des « bastions de l’entrisme islamiste » ou sous influence étrangère, simplement parce qu’ils sont musulmans. Des propos clairement islamophobes ont même été tenus, consistant à s’offusquer de voir de jeunes Français musulmans accéder à des postes de cadres ou de responsabilité. Une telle attitude, empreinte de haine crasse, est tout bonnement inacceptable dans une société qui se veut égalitaire. Elle trahit une volonté de stigmatiser la réussite des citoyens musulmans au lieu de la reconnaître. Les députés Abdelkader Lahmar et Idir Boumertit (LFI) dénoncent ainsi « un contexte de ciblage systématique des institutions musulmanes » alimenté par « une atmosphère médiatico-politique islamophobe » en France – lejdd.fr. Cet acharnement islamophobe ambiant conduit à des mesures disproportionnées à l’encontre de ces établissements modèles.
Tentatives de fermeture sur fond d’islamophobie d’État
Depuis 2019, le lycée Averroès subit un harcèlement administratif et politique soutenu. Le président de région Xavier Bertrand a refusé de verser la subvention publique due à l’école, pourtant sous contrat avec l’État, et cela en dépit de multiples condamnations judiciaires l’enjoignant de payer – blast-info.fr. Plus récemment, en décembre 2023, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, épaulé par le préfet du Nord, a orchestré ce qui ressemble fort à un « procès de Moscou » contre Averroès – blast-info.fr. Sous prétexte de contrôles, un rapport d’inspection à charge a accusé l’établissement de « manquements graves aux principes fondamentaux de la République » – allégations très lourdes incluant la présence de livres controversés au CDI et des supposées entorses à la laïcité. On a même invoqué une prétendue « proximité avec la pensée des Frères musulmans » pour jeter le discrédit – mediapart.fr. Sur cette base, l’État a résilié le contrat d’association liant Averroès à l’Éducation nationale fin 2023, privant le lycée de financements publics – bfmtv.com. De même, début 2025, Al-Kindi a subi la résiliation de son contrat, suite à un rapport l’accusant de « violations des valeurs de la République ».
Les responsables de ces écoles et de nombreuses voix dans la société civile crient à l’injustice. En effet, ces décisions administratives extrêmes s’apparentent pour beaucoup à un acharnement islamophobe plutôt qu’à une régulation impartiale. Les élus LFI du Rhône l’ont souligné en parlant de mesures « sans proportion » face à un lycée pourtant irréprochable. L’association des parents d’élèves d’Averroès a même porté plainte pour discrimination. On peine à voir dans ces procédures autre chose qu’une chasse aux sorcières motivée par la peur irrationnelle du « communautarisme musulman ». D’autant que la justice, lorsqu’elle a été saisie, a donné raison au lycée : en avril 2024, le tribunal administratif de Lille a annulé la rupture de contrat d’Averroès, estimant que « la condition de manquements graves n’était pas remplie » et que « la procédure suivie était entachée d’irrégularités ». Le directeur d’Averroès, Éric Dufour, s’est alors félicité de voir « l’honneur du lycée rétabli ». Il a rappelé que « nos élèves sont formés pour le meilleur, pour la France, pour donner une valeur ajoutée à la République française » et que l’établissement porte haut les valeurs de la France. Autrement dit, loin de « mettre en danger » qui que ce soit, ces lycées renforcent le pacte républicain par la réussite de la jeunesse française musulmane.
Il est frappant de constater à quel point l’État semble vouloir saboter ses propres réussites. Averroès et Al-Kindi étaient des vitrines de l’enseignement privé musulman sous contrat, scolarisant à elles deux plus de la moitié des 1 880 élèves musulmans du secteur privé associé à l’État – lemonde.fr. Ces deux écoles, réputées pour leur excellence scolaire, faisaient la fierté de nombreux parents. Les attaquer de la sorte envoie un message désastreux : on punit l’excellence musulmane au lieu de la promouvoir. C’est une erreur grave, d’autant que pendant ce temps, la véritable menace, celle du terrorisme kharidjite, continue de planer sans être liée à ces établissements.
Le véritable danger vient des extrémistes, pas des écoles musulmanes
Les terroristes se réclamant de l’« islam » – qu’on peut qualifier de khâridjites par analogie aux premiers dissidents extrémistes de l’histoire musulmane – représentent une menace bien réelle. Cependant, il est essentiel de noter que ces criminels fanatiques sont aux antipodes d’une bonne éducation musulmane. Ils ne sont pas le produit des écoles privées musulmanes ni d’aucune institution académique encadrée – bien au contraire. La plupart des auteurs d’attentats en France avaient un parcours de marginalisation, d’échec scolaire ou d’endoctrinement autodidacte, sans lien avec des établissements musulmans sous contrat. Aucun des jeunes formés à Averroès ou Al-Kindi n’a basculé dans le terrorisme : au contraire, ces lycéens intègrent des universités, deviennent médecins, ingénieurs, cadres d’entreprise ou professeurs. Leur réussite incarne l’anti-modèle absolu du djihadiste.
Il est donc absurde et contre-productif d’acharner les pouvoirs publics sur des écoles qui forment l’élite de demain, sous prétexte d’une confusion entre pieux musulmans et terroristes violents. Comme l’a souligné Éric Dufour, qualifier son lycée de danger relevait du fantasme : « Je n’ai pas accepté cette notion de danger pour mes élèves », a-t-il déclaré, refusant l’amalgame entre son établissement et une quelconque menace. Les valeurs transmises dans ces lycées – discipline, éthique, respect d’autrui, excellence académique – sont précisément ce qui immunise la jeunesse contre les sirènes de l’extrémisme violent. S’attaquer à ces institutions revient à saper un rempart contre la radicalisation, alors que les vrais ennemis de la République, eux, prospèrent souvent loin de tout cadre éducatif structuré.
En qualifiant sans preuve tel manuel ou tel discours d’enseignant de *« subversif », ou en soupçonnant ces écoles d’endoctrinement, les autorités font un dangereux amalgame. Elles donnent du grain à moudre aux extrémistes de tous bords : aux kharidjites qui pourront arguer que la France combat l’islam, et aux islamophobes qui se sentent confortés dans leurs délires. Pendant ce temps, les terroristes véritablement dangereux passent à l’action ailleurs, sans que la fermeture d’un lycée y change quoi que ce soit. Rappelons-le : les tueurs du Bataclan, de Nice ou de Samuel Paty n’ont jamais étudié dans un lycée musulman. Le fanatisme meurtrier ne sort pas des bancs de ces écoles, il naît plutôt de l’ignorance, de la misère sociale ou de prisons qui deviennent des incubateurs de haine.
Plutôt que de combattre le bon adversaire, on jette l’opprobre sur une génération d’élèves brillants et bien encadrés. C’est non seulement injuste, mais stratégiquement aberrant. Les terroristes khâridjites – pour reprendre ce terme historique qu’emploient certains oulémas pour les désigner – ne pourraient trouver moins d’écho que dans ces lycées où l’on apprend à conjuguer Foi, savoir et vivre ensemble. En s’acharnant contre des modèles de réussite de la communauté musulmane, on commet une double faute : morale d’abord, en vexant une partie de nos concitoyens innocents, et sécuritaire ensuite, en affaiblissant un rempart éducatif contre l’extrémisme.
Deux poids, deux mesures : le laxisme envers d’autres établissements
L’injustice de cet acharnement apparaît encore plus crûment quand on le compare à la mansuétude dont ont bénéficié d’autres établissements confessionnels non musulmans pourtant entachés de graves scandales. L’exemple éclatant est celui du collège-lycée catholique Notre-Dame de Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques. Dans cette institution, ce n’est pas un soupçon de livre polémique qui pose problème, mais des décennies de violences physiques et sexuelles commises sur des enfants. À partir des années 1970 et pendant plus de vingt ans, des dizaines d’élèves y ont été battus, agressés sexuellement, parfois violés ; aujourd’hui, 114 victimes ont porté plainte pour ces faits accablants – tf1info.fr. Or, comment l’Éducation nationale a-t-elle réagi ? Ce n’est qu’en 2025, après l’éclatement du scandale dans la presse, qu’une inspection a été ordonnée – alors que l’établissement n’avait pas été contrôlé depuis 1996 – tf1info.fr ! Autrement dit, pendant près de 30 ans, aucune autorité n’a vérifié ce qui se passait entre ses murs, laissant perdurer l’impensable.
Ce n’est pas un cas isolé. Plus largement, l’enseignement privé catholique jouit historiquement d’une confiance telle de la puissance publique que les contrôles y sont rarissimes. En France, environ 7 500 établissements privés sous contrat scolarisent 17% des élèves (plus de 2 millions d’enfants) et sont à 96% catholiques, héritage de l’histoire du pays – tf1info.fr. En échange du financement public – plus de 8 milliards d’euros par an – ces écoles s’engagent à respecter le programme officiel et la loi. Mais en pratique, la surveillance de l’État y est dérisoire. Selon un rapport de la Cour des comptes, les inspections académiques dans le privé sont « très insuffisantes » et uniquement déclenchées « très rarement » en cas de signalement grave – tf1info.fr. Un rapport parlementaire bipartisan d’avril 2023 a même calculé qu’au rythme actuel, « la fréquence de contrôle d’un établissement privé est d’une fois tous les 1 500 ans » – tf1info.fr ! Une boutade à peine exagérée, qui souligne un laissez-faire systémique.
Face à ce laxisme, les manquements avérés – qu’ils soient pédagogiques, financiers ou même criminels – ont longtemps été tolérés ou passés sous silence dans certaines écoles hors de tout soupçon du fait de leur étiquette majoritaire. Le cas Bétharram l’a illustré tragiquement. Et que dire de l’affaire du prestigieux lycée Stanislas à Paris, où des dérives ont été étouffées pendant des années, ou d’autres établissements catholiques impliqués dans des pratiques sectaires ? Aucune chasse aux sorcières généralisée ne s’est abattue sur l’ensemble de l’enseignement catholique pour autant. Personne n’a suggéré de fermer toutes les écoles chrétiennes sous contrat sous prétexte que l’une d’elles a failli à ses obligations ou abrité des criminels en son sein. On n’a pas vu de préfet convoquer en urgence les directeurs diocésains pour un procès public de leurs méthodes éducatives. Au contraire, l’État continue de travailler main dans la main avec l’Enseignement catholique – et c’est heureux.
Pourquoi alors cet acharnement quasi-exclusif sur les établissements musulmans, qui n’ont, eux, aucun scandale de cette ampleur à déplorer ? Comment justifier qu’on traque la moindre « incorrection » dans un lycée musulman nickel (comme disent les élèves) alors qu’on a longtemps fermé les yeux sur des crimes chez les autres ? Ce deux poids, deux mesures pose question. Il alimente chez les musulmans un sentiment amer d’injustice. Comme l’a formulé un observateur, on a l’impression qu’en France « si c’est musulman, c’est suspect jusqu’à preuve du contraire », tandis que « si c’est majoritaire, on ferme les yeux jusqu’à la catastrophe ». Une telle partialité mine le principe d’égalité devant la loi, pourtant cher à la République.
Liberté, égalité – aussi pour l’enseignement musulman
Il est plus que temps de rétablir l’équité et la raison. Les citoyens français de confession musulmane doivent bénéficier des mêmes droits que les autres en matière d’éducation et de culte, ni plus ni moins. La France s’enorgueillit d’être une République laïque qui garantit la liberté de religion, la liberté de conscience et la liberté d’enseignement. Ces libertés s’appliquent à toutes les confessions, y compris la religion musulmane – qui est aujourd’hui la deuxième du pays par le nombre de fidèles. Depuis la loi Debré de 1959, notre cadre légal reconnaît le droit pour des groupes religieux de créer des écoles privées sous contrat, financées par l’argent public, du moment que ces écoles respectent les programmes de l’Éducation nationale – tf1info.fr. C’est ainsi qu’ont prospéré des milliers d’écoles catholiques, mais aussi des centaines d’écoles juives et quelques écoles protestantes évangéliques, sans que cela ne menace en rien la cohésion nationale. Pourquoi les écoles musulmanes échapperaient-elles à cette règle d’or de la laïcité à la française ?
Contrairement à une idée reçue, la laïcité n’implique pas l’effacement de toute expression religieuse de la sphère éducative. Au contraire, elle assure un équilibre entre l’unité républicaine et la diversité convictionnelle. Permettre à des familles musulmanes de scolariser leurs enfants dans un environnement conforme à leurs valeurs, tout en suivant le cursus officiel, c’est simplement appliquer le principe de liberté de choix qui existe depuis des décennies pour les familles catholiques ou juives. Il n’y a là rien de subversif ni de « communautarisme » malsain – il s’agit d’un communautarisme respectable, au même titre que l’est l’enseignement catholique. D’ailleurs, les écoles musulmanes sous contrat accueillent souvent des élèves d’autres confessions ou non-croyants, et prônent l’ouverture. Leur projet n’est pas de se couper de la nation, mais d’y contribuer à leur façon, en cultivant le meilleur de la tradition française d’excellence scolaire mâtinée de spiritualité.
Redonner aux établissements musulmans la liberté d’exister sereinement, c’est envoyer un signal fort : celui d’une France fidèle à ses principes, qui traite tous ses enfants avec égalité et bienveillance, sans céder aux sirènes de la stigmatisation. C’est reconnaître que l’identité française est assez large et généreuse pour inclure ses citoyens musulmans sans suspicion systématique. C’est, au fond, faire honneur à cette devise républicaine. Liberté – celle de croire et d’apprendre sans entrave injuste. Égalité – de traitement entre écoles, qu’elles soient chrétiennes, juives, musulmanes ou laïques. Fraternité – car il s’agit bien de vivre ensemble, dans le respect mutuel.
Aujourd’hui, alors que la France traverse des temps troublés et cherche l’unité, s’acharner contre l’excellence musulmane est un non-sens. Mieux vaudrait au contraire la célébrer et s’en inspirer. Il est temps de mettre fin au climat d’islamophobie d’atmosphère qui rend suspect tout succès musulman. Il est temps de laisser les musulmans vivre librement leur Foi et leur quête de savoir, comme le font sans entrave leurs concitoyens juifs ou chrétiens. C’est cela, la vraie laïcité à la française : non pas l’exclusion du fait religieux, mais la cohabitation harmonieuse de toutes les croyances dans le cadre commun du vivre ensemble. Plutôt que de fermer des lycées musulmans modèles, ouvrons nos esprits et nos cœurs à la richesse qu’ils apportent à notre pays.