Depuis quelque temps, certaines voix se lèvent pour dénoncer non pas la crise économique, les injustices sociales ou les violences systémiques… mais les femmes musulmanes qui portent le hijab. Leur réussite… Ces voix pourront, suite à la propagande médiatico-politico-islamophobe, utiliser le mot entrisme dans le but de diaboliser cette réussite qu'elles refusent aux Musulman(e)s...

Le dernier exemple en date est celui de Henda, qui affirme s’inquiéter de voir des entreprises embaucher des « femmes voilées ». Un choix de mots révélateur : on ne dit plus femmes musulmanes pratiquantes, musulmanes, mais femmes voilées, dans le but d'invisibiliser, de diaboliser l'âme, l'être humain, la femme croyante ciblée par ce discours de haine.

Ce discours mérite de facto une réponse claire, ferme et juste.


L’islam dit-il que le hijab est un signe d’infériorisation de la femme ?
Ce qui saute aux yeux, ce n’est nullement cette prétendue “origine chrétienne” de la France — où, ironie de l’histoire, les femmes portaient le voile à l’image de Marie, mère de Jésus — mais bien cette islamophobie haineuse, devenue le véritable marqueur idéologique de notre époque.

1. L’inquiétude artificielle autour des femmes voilées

S’inquiéter qu’une entreprise embauche des femmes musulmanes pratiquantes, ce n’est pas de la vigilance citoyenne : c’est un prétexte. Ces femmes travaillent, étudient, contribuent à la société et respectent les lois. Leur présence n’a jamais été un danger.

Ce qui dérange, c’est leur visibilité religieuse, c'est leur fidélité à l'Islam.

Henda a choisi d’abandonner son hijab — libre à elle. Cette vie est une épreuve, et nous aurons tous notre jugement devant Allah Le Sublime. Mais une chose est certaine :

👉 Son choix de renoncer à une pratique religieuse ne lui donne pas le droit d’exiger que d’autres renoncent à la leur.

Transformer son abandon spirituel en norme collective, c’est une déviance… qu’elle tente aujourd’hui d’imposer aux autres. Il s'agit là de prosélytisme hostile aux Musulmanes d'où le devoir d'un prosélytisme contraire…

Coran : « Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver (ليبلُوكم) et de voir qui parmi vous agit le mieux. » (67:2)

« Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim, de diminution de biens, de personnes et de récoltes. Donne la bonne annonce aux endurants. » (2:155)

« Les gens pensent-ils qu’on les laissera dire : “Nous croyons”, sans qu’ils soient éprouvés ? » (29:2)


2. Le lien injuste entre terrorisme et femmes musulmanes

Henda reprend également l’argument classique selon lequel « les auteurs des attentats n’étaient ni chrétiens ni juifs mais islamistes ». C'est crasse et plein d'amalgames douteux…en plus d'être faux car il n'y a rien d'Islam-iste dans ces actes. C’est une manière subtile de faire porter le poids d’actes criminels sur des millions de citoyennes innocentes.

Le terrorisme est-il réellement “islam-iste” ? L’Islam, éternel suspect ? Le piège du discours culturaliste
Blâmer une “culture”, une religion avec la calomnie demande moins de courage que de regarder sa propre politique étrangère dans un miroir.

Ce sophisme est dangereux car généralement :

  • Les terroristes ne pratiquaient pas le hijab.
  • Les terroristes ne fréquentaient pas les mosquées.
  • Les terroristes vivaient dans l’alcool, la drogue, la criminalité — loin de toute pratique religieuse sérieuse.

Associer des femmes qui travaillent honnêtement à des criminels qui n’avaient aucun lien avec la pratique islamique, les études Islamiques, c’est une manipulation typique des discours islamophobes.

Et le fait que Henda reprenne ces schémas montre une chose :
👉 elle n’est clairement pas neutre. C'est du copier-coller…
Elle s’aligne de plus en plus ouvertement avec les mouvements qui ont fait de l’islamophobie leur fonds de commerce.


La Guerre au Voile : Une Hostilité « Hijabophobe » à Travers l’Histoire
Le général Eugène Daumas, administrateur clé dans les années 1860, exprimait clairement sa stratégie : « si je parvenais à déchirer le voile qui couvre encore les mœurs, les coutumes... ».

3. « Le voile est un signe d’islamisme » : l’ignorance comme argument

L’histoire se moque de cette affirmation.

Le voile existait/existe :

  • chez les juives,
  • chez les chrétiennes,
  • dans toutes les civilisations antiques,
    bien avant l’apparition du mot islamisme.

Il est porté par Marie paix sur Elle dans toutes les représentations. Les nonnes catholiques le portent…

Alors pourquoi devient-il un problème uniquement lorsqu’il est porté par une musulmane ?

Parce que le vrai sujet n’est pas le Hijab. Le vrai sujet, c’est la place du musulman dans la société. Cette haine de constater une réussite Musulmane et c'est peut-être pour cela qu'elle précise qu'elle est inquiète de constater que la responsable d'une enseigne porte le Hijab ?

Henda dit : « La foi pousse à se faire discret. » C’est une erreur profonde. Et pourquoi ne pas dire que l'incroyance pousse à se faire discret, que telle ou telle idéologie prosélyte dans les médias ou ailleurs devrait se faire discrète ? Pourquoi, lorsqu'il s'agit d'invisibiliser, il est toujours question de la communauté Musulmane ? D'où provient cette condescendance, ce discours de haine ?

👉 Le hijab n’est pas un accessoire culturel : c’est un acte de foi.
Opposer la foi à la pratique qui en découle n’a aucun sens.
C’est demander aux croyantes d’être musulmanes… sans rien pratiquer.
C’est une injonction incohérente, impossible et injuste. Dans le pays de la liberté de croyance et de pratique !


4. La fausse laïcité : « soyez discrets »

Henda explique que « la France, c’est la laïcité » et que le musulman devrait rester discret, « ni hijab ni prosélytisme ».

Mais la laïcité française ne demande jamais aux croyants de disparaître.

La laïcité, c’est :

  • la liberté de croire ou de ne pas croire,
  • la liberté de pratiquer,
  • le débat interreligieux,
  • la liberté d’exprimer sa religion dans l’espace public.

Demander aux musulmanes d’être « discrètes », c’est exiger leur invisibilité.
C’est une réinterprétation abusive et agressive de la laïcité. Cette volonté d’invisibiliser les musulmanes, sous couvert d’une laïcité déformée, révèle peut-être une hostilité qu’on n’assume pas clairement ?

Et surtout :
👉 Porter le hijab n’a jamais été du prosélytisme.
Le prosélytisme, c’est parler, inviter, convaincre et ce n'est pas interdit.
Un vêtement ne parle à personne, n’impose rien à personne.


5. Cette vie est une épreuve : chacun répond de ses choix

Oui, la vie est une épreuve.
Nous sommes testés par nos actes, nos renoncements, nos fidélités, nos faiblesses.

Que Henda ait quitté une pratique religieuse, c’est son épreuve.
Mais sa tentative d’imposer cet abandon aux autres montre un glissement inquiétant :

👉 Elle ne se contente pas d’avoir reculé dans la pratique.
👉 Elle combat désormais celles qui avancent. Elle est donc prosélyte.

Et lorsqu’elle relaie les discours islamophobes, lorsqu’elle s’inquiète de la présence de femmes musulmanes dans les entreprises, lorsqu’elle confond laïcité et effacement religieux… elle démontre elle-même qu’elle ne se trouve plus sur un terrain neutre, mais dans un camp idéologique qui ne veut pas que les Musulmanes réussissent dans la vie.

Les musulmanes subissent chaque jour les conséquences d’un climat de haine qui complique leurs études, leur travail, leur vie sociale. Et quand, malgré tout, certaines brillent, certains accourent pour tenter d’empêcher cette réussite.
Chercher à briser l’avenir d’une femme parce qu’elle est musulmane… c’est d’une laideur sans nom.

Oui, les musulmanes, déjà confrontées à une hostilité constante qui pèse sur leur quotidien, doivent affronter d’immenses difficultés pour avancer. Et lorsqu’en dépit de ces obstacles certaines réussissent, on voit aussitôt surgir des voix cherchant à freiner, entraver ou saboter leur réussite. Qui crient à l' "entrisme", à l' "islamisme". Ces tentatives d’empêcher leur ascension ne sont rien d’autre que des tentatives de briser des vies et des carrières. C’est laid. Profondément laid.

Allah Le Sublime ne Dit-il pas : « Ceux dont les cœurs sont malades pensent-ils donc qu’Allah ne fera pas éclater au grand jour leurs rancœurs ? » (Sourate Muhammad, 47:29)


Conclusion : On ne demande pas des privilèges, seulement la justice

Les femmes musulmanes ne demandent pas un traitement spécial.
Elles demandent le droit :

  • de travailler,
  • de pratiquer,
  • d’exister, sans être soupçonnées, surveillées, stigmatisées.

Imposer son propre abandon aux autres n’est ni républicain, ni juste, ni spirituellement valable. Et associer un foulard à l’extrémisme est une absurdité historique, sociologique et religieuse.


N’oublions pas de rappeler que le terme “islamiste”, tel qu’il est utilisé dans le débat public, repose sur une fiction : l’idée délirante qu’une proportion significative de musulmans en France souhaiterait imposer la Sharî‘a. C’est un mensonge colossal. La réalité, connue de tous ceux qui vivent réellement auprès des musulmans, est simple : les musulmans de France n’en parlent même pas. Ils travaillent, étudient, élèvent leurs enfants, paient leurs impôts et cherchent simplement à vivre leur foi en paix.

Et parce que ce mensonge ne tient pas face aux faits, une stratégie a été mise en place : élargir artificiellement la définition du mot “Sharî'a” pour y faire entrer… les simples pratiques religieuses. Le foulard devient “Sharî'a”. Une prière, un halal discret, un congé pour l’Aïd : “Sharî'a”. On transforme des actes spirituels individuels en menace collective — uniquement pour maintenir un récit de peur.

Cette manipulation médiatico-politique déforme volontairement les mots afin de nourrir un climat de suspicion et d’hostilité. En caricaturant la pratique religieuse elle-même comme un projet politique, on tente de justifier la diffusion d’un discours islamophobe devenu banal, presque automatique. Tout cela au service d’une fiction qui ne repose sur rien d’autre que la peur fabriquée.


CNews : on ne va plus faire que du muslim, muslim, muslim...
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Le véritable test, pour chacun, c’est de rester droit quand les pressions poussent à la compromission.
Certaines femmes le font avec courage.
D’autres ont cédé — et cela ne leur donne aucun droit d’exiger que les autres chutent avec elles.


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