La Bible (ancien testament), Torah actuelle contient-elle des insultes envers le prophète Sulaymân (Salomon) ? Une analyse critique

L’une des questions majeures que soulève l’étude comparée des Écritures concerne la manière dont les prophètes sont décrits. Le texte que nous analysons ici met en lumière un problème central : la Torah telle qu’elle est entre les mains des Juifs et des Chrétiens aujourd’hui contient des passages qui dénigrent le prophète Sulaymân (عليه السلام), l’accusant de polythéisme, d’égarement spirituel et d’abandon de la foi.

Une telle représentation contredit radicalement la vision islamique — et même la logique prophétique en général — et constitue un indice supplémentaire que ces récits ne peuvent être la Parole préservée de Dieu.

Interreligieux - Une Parole Musulmane
On va discuter…

1. Que reprochent les textes bibliques à Sulaymân selon la Torah actuelle ?

Voici cinq accusations principales tirées du Livre des Rois :

  1. Que Sulaymân aurait été séduit par les femmes étrangères et se serait mis à adorer leurs idoles.
  2. Qu’il aurait abandonné l’adoration de Dieu pour se tourner vers les divinités païennes.
  3. Que Dieu l’aurait mis en garde, mais qu’il n’aurait ni réfléchi ni tiré leçon.
  4. Que Dieu se serait mis en colère contre lui.
  5. Que Dieu l’aurait menacé de lui arracher son royaume.

La Torah décrit aussi Sulaymân comme ayant 700 épouses et 300 concubines, lesquelles auraient « détourné son cœur du Seigneur ».

Selon cette narration, Sulaymân serait allé jusqu’à construire des hauteurs sacrées (autels) en l’honneur de divinités comme :

  • ‘Ashtarot, déesse des Sidoniens,
  • Kemosh, dieu des Moabites,
  • Molk, idole des Ammonites, associée à des pratiques abominables.

Ainsi, la Torah actuelle accuse explicitement un prophète de Dieu — reconnu pour sa sagesse, sa justice et sa pureté — d’avoir sombré dans le polythéisme et l'idolâtrie.

Passages :

« Il eut sept cents femmes de rang princier et trois cents concubines. Et ses femmes détournèrent son cœur. »
(1 Rois 11, 3)

« Lorsque Salomon fut vieux, ses femmes détournèrent son cœur vers d’autres dieux ; et son cœur ne fut pas tout entier à l’Éternel. »
(1 Rois 11, 4)


2. Pourquoi ces accusations constituent une preuve que la Torah n’est pas entièrement la Parole de Dieu ?

Cette diffamation envers un prophète est une preuve suffisante que la Torah actuelle contient des ajouts humains et des mensonges inventés par les Juifs.

Elle contredit la nature même de la mission prophétique et ne peut donc pas être considérée comme Parole de Dieu.

En effet :

a) Un prophète ne peut pas basculer dans le polythéisme

Les prophètes sont envoyés pour corriger l'idolâtrie, pas pour y tomber.
L’idée qu’un prophète — et pas n’importe lequel : Sulaymân, fils de Dâwûd — se prosternerait devant des idoles est théologiquement impossible.

b) La Torah elle-même ordonne de rejeter tout texte qui attribue à Dieu l’injustice ou la contradiction

Ainsi, un récit qui accuse un prophète d’une telle trahison spirituelle ne peut être considéré comme révélation authentique.

c) L’accusation contredit l’ensemble de la logique divine

La colère de Dieu contre un prophète imaginaire qui se serait tourné vers des idoles repose sur un récit fabriqué :
si l’événement est faux, la colère évoquée l’est aussi.

d) Le texte biblique contredit la perfection morale des prophètes

Dans toutes les traditions monothéistes cohérentes, les prophètes sont protégés contre :

  • la mécréance,
  • l’idolâtrie,
  • les grands péchés,
  • la trahison du message divin.

L’accusation biblique révèle donc un problème de falsification narrative.


3. L’analyse islamique : Sulaymân (عليه السلام) est innocent de ces calomnies

Le Coran défend explicitement le prophète Sulaymân paix sur Lui contre toutes les diffamations :

﴿وَمَا كَفَرَ سُلَيْمَانُ﴾
« Sulaymân n’a jamais été mécréant. »
(Sourate Al-Baqarah, 2 : 102)

Ce verset a été révélé pour réfuter les accusations juives selon lesquelles Sulaymân aurait pratiqué la magie et l’idolâtrie.
Ainsi, la Révélation authentique, préservée, confirme :

  • la prophétie de Sulaymân,
  • sa piété,
  • sa sagesse,
  • et sa fidélité absolue à Dieu.

4. Le problème plus large : une Torah altérée par les récits anti-prophétiques

Un point fondamental :

Attribuer à des prophètes des fautes graves équivaut à remettre en cause toute la cohérence de la Bible (ancien testament) Torah.

En effet :

  • Une écriture inspirée par Dieu ne pourrait pas contenir de calomnies contre Ses élus.
  • Une écriture qui se contredit dans son jugement moral ne peut être imputée à Dieu.
  • Une écriture qui viole la dignité des prophètes ne peut être considérée comme Révélation préservée.

C’est pour cette raison que les savants musulmans considèrent que :

La Torah originelle était véritablement la Parole de Dieu, mais les mains humaines l’ont altérée, en y introduisant des récits blasphématoires.

L’exemple de Sulaymân n’est qu’un cas parmi d’autres :
les récits sur Loth, David, Aaron ou Jacob, tels qu’ils apparaissent aujourd’hui, contiennent également des accusations moralement impossibles à attribuer à des prophètes.


5. Conclusion : la dignité prophétique, un critère de vérité

Une idée simple et puissante :

Une écriture qui insulte les prophètes ne peut pas être Parole divine.

Ainsi, les passages bibliques imputant à Sulaymân l’idolâtrie :

  • violent la dignité prophétique,
  • contredisent la mission des envoyés,
  • et prouvent que le texte a été modifié.

Le Coran rétablit cette vérité en proclamant clairement :
Sulaymân fut un prophète soumis à Dieu, un roi juste, et un homme guidé — il n’a jamais adoré une idole.