Dans l’imaginaire religieux juif, chrétien et occidental, la Bible/Torah occupe une place sacrée : elle serait le livre révélé transmis à Moïse, consignant l’histoire des prophètes et la guidance divine. Pourtant, lorsqu’on examine attentivement la Torah telle qu’elle est aujourd’hui entre les mains des gens du Livre, on est frappé par la présence de récits dégradants, incohérents et moralement choquants attribués à des prophètes dont Dieu a pourtant fait des modèles de droiture.

Parmi ces récits, ceux qui concernent Jacob (Israël) et son père Isaac (que la paix soit sur eux), que les juifs vénèrent et dont ils portent fièrement les noms, comptent parmi les plus problématiques. Comment accepter qu’un livre censé venir de Dieu présente Ses prophètes comme des trompeurs, des ivrognes ou des manipulateurs ?

Cet article revient sur ces passages, tels qu’ils apparaissent dans la Genèse, et analyse pourquoi ils ne peuvent en aucun cas être considérés comme la Parole de Dieu.


Jacob (Israël), un modèle chez les musulmans… diffamé dans la Torah/Bible-ancien-testament actuelle

Dans la pensée islamique, les prophètes sont des hommes choisis par Allah pour leur moralité exemplaire, leur sagesse et leur véracité. Il est inconcevable qu’un prophète mente, vole, trompe ou trahisse — encore moins envers son propre père ou son propre frère.

Or, les récits présents dans la Torah actuelle affirment exactement cela.

Les juifs, tout en revendiquant l’héritage d’Israël (Jacob), acceptent dans leurs Écritures des passages qui le présentent comme :

  • un menteur,
  • un usurpateur de bénédiction,
  • un comploteur contre son frère,
  • un fils trompant son père devenu âgé et aveugle.

Même Isaac (que la paix soit sur lui), l’un des plus nobles prophètes de Dieu, est dépeint de façon indigne : on lui attribue la consommation de vin au point d’être facilement trompé, et on le présente comme incapable de distinguer la peau d’un chevreau de la peau de son propre fils.

Comment un livre divin pourrait-il se permettre un tel discrédit ?


Le récit problématique : Jacob aurait trompé son père pour voler la bénédiction

Selon la Torah actuelle (Genèse 27), Isaac, vieillissant, appelle son fils aîné Ésaü et lui demande de lui rapporter du gibier afin de le bénir. Or, Rébecca — que Dieu a choisie pour être épouse de prophète — entendrait cela et chercherait à ce que cette bénédiction revienne à Jacob.

Elle lui ordonnerait alors :

  • de se déguiser en Ésaü,
  • de couvrir ses bras et son cou de peaux de chevreaux,
  • de porter les vêtements d’Ésaü,
  • et de tromper son père pour prendre la bénédiction de son frère.

Jacob exécuterait cette ruse et Isaac, ne reconnaissant pas la supercherie, le bénirait.

Lorsque Ésaü revient, le subterfuge est découvert, mais il est trop tard : la bénédiction est partie à Jacob.

Selon le récit biblique, Ésaü pleure, supplie une bénédiction, mais Isaac lui annonce une destinée sombre :
« Tu vivras de ton épée et tu serviras ton frère… »


Une série d’accusations absurdes et indignes des prophètes

Si l’on prend ce récit tel quel, il nécessite d’accepter plusieurs choses totalement incompatibles avec la morale prophétique :

  • qu’Isaac buvait du vin et se trompait facilement ;
  • que Jacob mentait effrontément à son père ;
  • que Rébecca enseignait la tromperie à son propre fils ;
  • que Jacob se déguisa pour usurper un droit par la fraude ;
  • qu’un prophète volerait, comploterait et tromperait pour obtenir la prophétie.

Ces accusations ne tiennent pas :

  1. Dieu ne choisit pas des trompeurs, mais les meilleurs des hommes pour transmettre Son message.
  2. La prophétie ne dépend pas d'une bénédiction humaine.
    Elle est accordée par Dieu seul :
« Allah sait mieux où placer Son message. » (Coran 6:124)
  1. Les épouses des prophètes sont honorées, chastes, véridiques.
    Les décrire comme manipulatrices est une insulte directe au choix divin.
  2. La morale des prophètes est un pilier de la foi : les décrire en fraudeurs revient à attaquer la sagesse divine.

Une falsification manifeste, incompatible avec la Parole de Dieu

Le texte biblique oblige le lecteur à accepter qu’un prophète :

  • trompe son père malade,
  • se déguise pour voler une bénédiction,
  • collabore avec sa mère dans une ruse malhonnête,
  • et obtient un statut sacré par mensonge.

Il oblige aussi à croire :

  • qu’un prophète ne distingue pas la peau d’un animal de celle de son propre fils,
  • qu'il accorde la prophétie selon la tromperie d’un enfant,
  • et qu'il est aisément manipulé par un repas de gibier.

Tout cela révèle non une révélation divine, mais des insertions humaines, des récits propres à un peuple cherchant à justifier des rivalités historiques en les projetant sur les récits prophétiques.

Ce que la Torah actuelle attribue à Jacob et Isaac n’est pas seulement faux :
c’est une insulte directe envers des prophètes que Dieu a élevés et honorés.


Conclusion : Ce récit n'est pas la Parole de Dieu

À la lumière de la raison, de la morale, et de la conception des prophètes partagée par toutes les traditions monothéistes — y compris le judaïsme originel et le christianisme — il est impossible que Dieu ait révélé un texte :

  • dénigrant Ses prophètes,
  • les accusant de tromperie,
  • portant atteinte à leur dignité,
  • et contredisant Sa propre sagesse dans le choix des porteurs du message.

Les manipul ations présentes dans la Torah actuelle démontrent, par leur contenu même, qu’il ne s’agit pas d’un texte intact. Elles prouvent également la nécessité d’une révélation finale, préservée, purifiée des récits humains : le Coran, qui rend justice aux prophètes et rétablit leur véritable statut.