Après près de deux décennies d'inactivité, l'Algérie franchit une étape décisive vers son autonomie pharmaceutique. En juin 2025, le Groupe Saïdal relancera son unité de fabrication de principes actifs pour antibiotiques à Médéa, marquant un tournant majeur dans la stratégie nationale de sécurité sanitaire et de développement industriel. La Nouvelle Tribune

Une capacité de production mondiale

Située dans le complexe « Antibiotical » de Harbil, l'usine de Médéa s'apprête à devenir l'une des plus grandes unités de production de principes actifs pour antibiotiques au monde. Avec une capacité annuelle estimée à 750 tonnes, cette production représente une valeur de 850 millions de dollars . Cette relance permettra à l'Algérie de couvrir 100 % de ses besoins nationaux en principes actifs pour antibiotiques, réduisant ainsi sa dépendance aux importations, principalement en provenance de Chine.

Une stratégie de transfert de compétences

Pour assurer le succès de cette relance, Saïdal mise sur une approche innovante de transfert de savoir-faire. D'anciens cadres et employés, ainsi que des retraités experts, ont été rappelés pour encadrer et former une nouvelle génération d'ingénieurs et de techniciens. Cette synergie intergénérationnelle vise à garantir une montée en compétence rapide et efficace des équipes.

Un positionnement compétitif sur le marché international

Alors que la majorité des principes actifs pour antibiotiques sont actuellement produits en Chine, l'Algérie entend se positionner comme une alternative crédible et compétitive. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, a souligné que le coût de production des principes actifs algériens sera inférieur de 27 % à celui des produits chinois. De plus, Saïdal a déjà enregistré des commandes en provenance de divers pays, témoignant de l'intérêt international pour cette nouvelle offre.

Diversification de la production pharmaceutique

Au-delà des antibiotiques, l'unité de Médéa prévoit également la production de 10 % des ferments médicaux utilisés dans les médicaments, ainsi que des édulcorants pharmaceutiques. Ces initiatives permettront de réduire la facture d'importation de 22 millions de dollars et de renforcer l'autosuffisance du pays dans le secteur pharmaceutique.

Expansion industrielle en 2025

Dans le cadre de sa stratégie de développement, Saïdal prévoit l'ouverture de trois nouvelles usines en 2025 :

  • Batna : production de paracétamol et de médicaments pour les maladies cardiaques.
  • Sétif : fabrication de principes actifs pour anticancéreux.
  • Médéa : production d'anti-inflammatoires et d'antidiabétiques.

Ces projets s'inscrivent dans la vision du président Abdelmadjid Tebboune, qui considère Saïdal comme la locomotive de la sécurité sanitaire du pays.

Une performance nationale remarquable

En 2024, Saïdal a couvert 77 % des besoins nationaux en médicaments, positionnant l'Algérie en tête des pays africains et arabes en termes de production pharmaceutique . Cette performance témoigne de l'efficacité des politiques publiques visant à renforcer l'industrie pharmaceutique nationale.


La relance de l'unité de Médéa symbolise la détermination de l'Algérie à atteindre sa souveraineté pharmaceutique. En combinant expertise locale, innovation et stratégie industrielle, le pays se positionne comme un acteur majeur sur la scène pharmaceutique internationale.


Sources :