Le Coran vu par des Orientalistes Français : Beauté, Miracle et Impact

Le Coran, texte sacré de l’Islam, a suscité une fascination considérable au fil des siècles, y compris chez les orientalistes et érudits occidentaux. Explorons les regards portés par des penseurs français sur la beauté, le caractère miraculeux et l’impact profond du Coran.

Une éloquence inégalée et un style unique

Dès la révélation du Coran, les Arabes furent frappés par son éloquence et sa beauté. Cette admiration n’a pas échappé aux orientalistes français. Louis Massignon, spécialiste de la littérature arabe, est cité comme une figure très importante dans l’histoire de cette discipline. Bien qu’il ait consacré sa vie à l’étude de la littérature arabe, son opinion sur le Coran est particulière. Massignon souligne que les adversaires du Prophète Mohammed (paix sur Lui) se sont trompés en considérant le Coran comme de simples « affabulations magiques et des sornettes ». Il met en avant la défense, la noblesse et la majesté des versets coraniques, les situant bien au-delà des capacités des plus éloquents des hommes.

Jacques Berque, auteur de « La Civilisation arabe », un ouvrage ayant reçu un prix de l’Institut Français et considéré comme une référence sur l’Islam, affirme qu’il existe un « consensus sur la considération du Coran comme le plus beau livre de la littérature arabe »…. Il décrit son style comme « bédouin » (un pur et parfait Arabe entendez). Berque explique que le Coran a été révélé pour être récité à haute voix et que « aucune traduction ne peut rendre ses finesses ni la portée des empreintes de la sensibilité orientale la plus délicate ». Il insiste sur la nécessité de le lire dans son texte original pour appréhender pleinement sa puissance, sa beauté et la noblesse de sa structure. L’idée du rythme et de la mélodie suscite une fascination qui pénètre les esprits, illumine les images et provoque une chaleur et un éclat. Berque conclut que la puissance de son éloquence et son élévation spirituelle concourent à affirmer que le Prophète Mohammed (paix sur Lui) a véritablement reçu la révélation divine.

L’aspect miraculeux et intemporel du Coran

Plusieurs orientalistes ont perçu le Coran comme un miracle en soi. Cheikh Abdel Halim Mahmoud, ancien recteur d’Al-Azhar, est cité pour avoir affirmé que si les miracles des Prophètes précédents étaient temporels et sujets à l’oubli, le Coran est un « miracle éternel ». Son influence est constante et chaque croyant peut constater ce miracle simplement en récitant le livre d’Allah. Cette nature miraculeuse explique, selon lui, la propagation immense de l’Islam, une expansion que les Européens ont du mal à comprendre car ils ignorent le Coran ou ne le connaissent qu’à travers des traductions inexactes et sans vie.

Marcel Boisard, juriste français, souligne que le Coran n’a pas seulement permis de réformer la morale des Arabes de l’époque préislamique, mais qu’il « porte la loi éternelle et complète et conforme aux réalités humaines et aux besoins sociaux de tous les temps »2 .

Gustave Le Bon, auteur de « La Civilisation des Arabes », considère le Coran comme « un livre venu du ciel, renfermant le miracle de la science et le miracle de l’esprit ». Il le décrit comme contenant des « versets clairs, pleins de miracles, débordant de prodiges », où chaque verset est sagesse et chaque mot éloquence. Il défie ceux qui, parmi les Arabes, étaient maîtres de la langue et possédaient d’éminents poètes et orateurs, de produire un texte similaire.

L’impact sur la société et la morale

Louis Sedillot, historien français du XIXe siècle et auteur de  » خلاصة تاريخ العرب » (Précis de l’histoire des Arabes), met en évidence la richesse du Coran dans les domaines de la sagesse, de la justice et de la bienfaisance, visant à guider vers la vérité et à éloigner de l’égarement. Il insiste sur le fait que le Coran « n’a rien omis » de ces principes fondamentaux. Sedillot voit dans le Coran une confirmation des révélations faites aux prophètes précédents, soulignant ainsi la continuité du message divin.

Un autre point intéressant soulevé dans la transcription est l’idée que le Coran « prévoit tout » et « résout à l’avance tous les problèmes ». Il est perçu comme liant la loi religieuse à la morale, visant à établir l’ordre et l’unité sociale, à limiter la violence et les superstitions, et à élever les plus humbles.

La question de la traduction

La difficulté de traduire fidèlement le Coran est un thème récurrent chez les orientalistes…. Ils estiment que les traductions ne peuvent rendre justice à la beauté et à la profondeur du texte original, qui est intrinsèquement lié à la langue arabe et à son contexte culturel ….

Conclusion : Une invitation à redécouvrir le Coran

À travers les regards de ces érudits français, on perçoit une reconnaissance de la puissance littéraire, de la profondeur spirituelle et de l’impact sociétal du Coran. Leurs observations, venant de personnes étrangères à la culture arabe et à la Foi musulmane, soulignent l’universalité du message coranique et la fascination qu’il continue d’exercer. Ces témoignages sont une invitation pour les musulmans eux-mêmes à approfondir leur relation avec le Coran et à méditer sur les trésors de sens qu’il recèle ….