La Haine du Hijab : Analyse et Réfutation d’un Discours Persistant

Le Hijab, ce voile porté par de nombreuses femmes musulmanes, est depuis longtemps au centre de débats passionnés et parfois virulents. 

Les propagandes médiatico-islamophobes mettent en lumière une forme de haine ou d’opposition farouche à son égard, souvent ancrée dans des motivations et des interprétations contestables. 

Cet article explorera les manifestations de cette hostilité et proposera une réfutation basée sur la philosophie et la signification profonde du Hijab telles qu’elles ressortent.

Une des premières manifestations de cette haine réside dans la manipulation de l’histoire et de l’imagerie. Des photos en noir et blanc de femmes sans voile/Hijab sont utilisées pour créer une nostalgie d’un prétendu « âge d’or » de progrès et de raffinement antérieur à « l’invasion du Hijab et à la propagation de l’arriération » dans les sociétés musulmanes. 

Cette imagerie trompeuse, qui ne représente qu’une petite élite privilégiée et ignore la réalité de la majorité des femmes et les problèmes socio-économiques de l’époque, a même été utilisée à des fins politiques, comme tentative de justifier la poursuite de la guerre en Afghanistan sous prétexte de « libérer » les femmes afghanes. Cette instrumentalisation révèle une vision du Hijab comme un symbole d’oppression à éradiquer.

De manière similaire, les puissances coloniales, à l’instar de la France en Algérie et de la Grande-Bretagne en Égypte, ont manifesté une hostilité virulente envers le Hijab ....

Pour Frantz Fanon, la conquête des femmes derrière le voile était une stratégie clé pour détruire la structure de la société algérienne. Les spectacles organisés par les autorités coloniales visant à inciter les femmes à se dévoiler étaient perçus comme une victoire sur la religion et l’identité algérienne .... Lord Cromer, le gouverneur britannique d’Égypte, considérait que le Hijab était la preuve de la dégradation des femmes par l’Islam et appelait le monde occidental à surmonter cet « obstacle à la renaissance orientale ». Ces exemples historiques montrent que l’opposition au Hijab est souvent liée à des agendas politiques et à une volonté d’imposer une vision culturelle occidentale, où le voile est perçu comme un symbole de résistance à cette hégémonie.

Aujourd’hui encore, cette perception persiste. Selon le Dr. Ahmed Idris Al-Ta’aan, l’Occident voit les femmes portant le Hijab comme « l’Islam les défiant sur leur propre territoire ». Contrairement à d’autres affiliations religieuses qui peuvent rester discrètes dans l’espace public, le Hijab est un message continu de la présence et de la prévalence de l’Islam. C’est précisément cette visibilité qui semble être la source d’une certaine animosité.

Cependant, ces attitudes hostiles envers le Hijab passent sous silence sa philosophie profonde et sa signification pour les femmes qui le portent. Loin d’être une simple « pièce de tissu recouvrant la tête », le Hijab est perçu par ses adeptes comme une obligation religieuse basée sur le consensus des juristes et des érudits Musulmans.

Plus fondamentalement, le Hijab est vu comme un outil de libération de la femme dans un monde qui tend à la réduire à un simple objet matériel et sexuel .... Dans une société obsédée par les tendances de la mode, le maquillage et la course au « corps parfait », le Hijab permet aux femmes de maintenir leur féminité sans être soumises à la réification et à la marchandisation de leur corps. Il leur offre la possibilité d’être jugées pour leurs actions, leur efficacité et leur caractère, plutôt que pour leur charme et leur beauté.

Le Hijab est également une expression d’obéissance aux commandements d’Allah Le Sublime et un acte d’adoration .... Une femme portant le Hijab est considérée en état d’adoration, même lorsqu’elle se promène. Il est une protection pour elle-même et pour sa dignité, la préservant d’un regard qui néglige son âme, son esprit et sa personnalité.

Enfin, le Hijab est porté avec honneur et courage, sans se soucier d’autre chose que du commandement d’Allah Le Très Haut.

En conclusion, la « haine » du Hijab semble souvent découler de perceptions erronées, de manipulations historiques et d’une opposition à la visibilité de l’identité musulmane.

La réfutation réside dans la compréhension de la signification profonde du Hijab pour les femmes qui le choisissent : une obligation religieuse, un moyen de libération de l’objectivation, une protection de la dignité et un symbole de fierté et d’appartenance religieuse. Le débat autour du Hijab ne se limite donc pas à un simple morceau de tissu, mais touche à des questions fondamentales d’identité, de liberté et de vision du monde.

Froment Mickaël