Le Verset de l’épée n’abroge pas tous les Versets de paix
Il n’existe aucun Hadith authentique du Prophète (paix et bénédictions sur lui) déclarant que le verset « nulle contrainte en religion » est abrogé.

Réfutation concernant ladite abrogation des versets de paix par le verset de l’épée selon la vidéo du Dr. Munqidh as-Saqqar – contrairement aux mensonges d’Eric Zemmour, par exemple.
Selon la perspective présentée dans la vidéo du Dr. Munqidh as-Saqqar, l’affirmation selon laquelle le « verset de l’épée » abrogerait un grand nombre de « versets de paix » est une position qui ne peut être acceptée sans preuves solides et unanimes de la part des érudits musulmans.
L’un des premiers points soulevés concerne le principe fondamental islamique de « nulle contrainte en religion ». Ce verset coranique établit une base pour la liberté de croyance et contredit l’idée d’une conversion forcée par l’épée. L’histoire témoigne d’ailleurs de l’entrée des gens dans l’Islam par conviction et non par contrainte.
La vidéo du Cheikh, qu’Allah Le Préserve, met en lumière des récits trouvés dans les ouvrages d’exégèse, attribués à des imams musulmans, y compris des Compagnons et des Successeurs, qui suggéreraient que le Verset « nulle contrainte en religion » aurait été abrogé. On mentionne notamment l’avis d’Ibn ‘Atiyyah al-Andalusi qui aurait affirmé que le verset de l’épée aurait abrogé cent, voire cent vingt versets du Coran. Cependant, beaucoup de savants remettent en question la validité de cette affirmation, demandant quel Compagnon aurait spécifiquement déclaré une telle abrogation. Il cite également l’opinion d’Ibn Abbas, rapportée par At-Tabari, selon laquelle ce verset aurait été abrogé par le verset ordonnant de combattre ceux qui ne croient pas en Allah Ta3ala.
Toutefois et face à ces affirmations, la vidéo soulève une question cruciale : est-il permis à un musulman de croire que 80 ou 120 versets du Coran seraient rendus inopérants sur la seule base de l’opinion d’un Compagnon, même en supposant l’authenticité de cette transmission ? La réponse apportée est catégoriquement négative.
L’argument principal avancé est que la prétention d’abrogation (« Naskh ») ne peut être acceptée que si elle atteint le niveau de consensus (« Ijma ») parmi les savants. Affirmer qu’un Verset est abrogé signifie qu’un commandement divin qu’il contient n’est plus applicable. Une telle affirmation ne peut émaner d’un simple individu. Seul le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) aurait pu déclarer un verset abrogé avec certitude. L’opinion d’un simple musulman, d’un savant isolé, d’un Successeur ou même d’un Compagnon, ne suffit pas à rendre inopérant un Verset coranique, dont l’authenticité et la force normative sont très élevées. Pour abroger un tel Verset, il faudrait une preuve de force équivalente ou supérieure, comme une parole explicite du Prophète ou un consensus de la communauté musulmane.
Ainsi le Cheikh dans sa vidéo souligne qu’il n’existe aucun Hadith authentique du Prophète (paix et bénédictions sur lui) déclarant que le verset « nulle contrainte en religion » est abrogé.
De plus, sa vidéo cite l’opinion de plusieurs érudits pour étayer cette position :
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Ash-Shatibi : Il affirme que si une obligation est établie pour le croyant, la prétention d’abrogation ne peut être acceptée qu’avec une preuve irréfutable. Étant donné que l’applicabilité initiale d’un verset est établie, sa levée ne peut se faire que par une preuve tout aussi certaine. C’est pourquoi les savants reconnus sont unanimes pour dire que le hadith rapporté par un seul transmetteur (« Khabar Wahid ») n’abroge ni le Coran ni le hadith mutawatir (rapporté par un grand nombre de transmetteurs). Ash-Shatibi précise que concernant les versets révélés à La Mecque, toute prétention d’abrogation ne devrait être acceptée qu’en cas d’impossibilité de concilier les textes.
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Ibn al-Hassar al-Ansari : Il soutient que la question de l’abrogation doit se baser sur une transmission authentique du Prophète (paix et bénédictions sur lui) ou sur la déclaration d’un Compagnon rapportant une parole du Prophète à ce sujet1 . L’abrogation ne peut être fondée sur une simple interprétation personnelle (« Ra’i ») ; si elle est basée sur l’ijtihad (effort d’interprétation), celui-ci n’a pas la même autorité.
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Ibn Hazm : Il stipule que seul le consensus unanime de tous les savants de la communauté musulmane, sans aucune divergence, sur l’abrogation d’un verset ou d’un hadith, peut valider cette abrogation. La condition essentielle est donc l’unanimité des savants.
En conclusion, Dr. Munqidh as-Saqqar, en s’appuyant sur les principes fondamentaux de l’Islam et les opinions de divers érudits, réfute l’idée que le « verset de l’épée » abrogerait un grand nombre de versets coraniques relatifs à la paix. Elle met en évidence que l’abrogation est une question sérieuse qui nécessite des preuves irréfutables, idéalement une parole explicite du Prophète (paix et bénédictions sur lui) ou un consensus unanime des savants, ce qui n’est pas le cas concernant les versets de paix et le verset de l’épée. L’opinion isolée de certains savants ou Compagnons, même si elle est rapportée, ne suffit pas à invalider des versets du Coran dont l’autorité et la validité sont intrinsèquement élevées
Source : YouTube – هل نسخت آية السيف مائة آية
