Lecture islamique rigoureuse de la Torah et de l’Évangile

Introduction : une prophétie continue, non concurrente

L’islam affirme un principe fondamental : Dieu n’a jamais cessé de guider l’humanité par des prophètes, porteurs d’un même message essentiel — l’adoration exclusive de Dieu et la droiture morale. Moïse, Jésus et Muhammad ﷺ ne sont pas des figures concurrentes, mais les maillons successifs d’une même chaîne prophétique.

Le Coran enseigne que Muhammad ﷺ est le sceau des prophètes, et que sa venue constitue l’achèvement de la révélation, non sa négation. Cette perspective implique que sa mission ait été annoncée par les prophètes précédents — même si ces annonces ont été partiellement dissimulées, altérées ou réinterprétées au fil du temps.


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1. Les Écritures antérieures : entre origine prophétique et transmission humaine

Nos études rappellent un point méthodologique crucial :
la Torah et l’Évangile actuels ne sont pas considérés comme la Parole divine littérale, mais comme des écrits rédigés par des hommes, contenant à la fois :

  • des vérités d’origine révélée,
  • et des altérations liées à l’histoire de leur transmission.

Ce constat n’est pas une insulte, mais une clé de lecture : il permet de reconnaître que certaines annonces authentiques subsistent, même si leur sens a été brouillé.


2. La parabole de la pierre rejetée (Matthieu 21:42–43)

Jésus déclare :

« La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire…
Le Royaume de Dieu vous sera enlevé et donné à une nation qui en produira les fruits. »

Lecture islamique proposée

Cette parabole est interprétée comme :

  • l’annonce d’un messager rejeté par les élites religieuses,
  • suivie du transfert de la charge spirituelle à une autre communauté.

Dans cette perspective :

  • la « pierre rejetée » correspond à Muhammad ﷺ, refusé par ceux qui détenaient l’autorité religieuse,
  • la « nation productive » renvoie à la communauté musulmane, dépositaire finale du message monothéiste.

Cette lecture est renforcée par un hadith authentique dans lequel le Prophète ﷺ emploie la même image :

« Je suis la brique finale, et je suis le sceau des prophètes. »
(Rapporté par al-Bukhârî et Muslim)

3. La fin de la centralité de Jérusalem (Jean 4:21)

Jésus déclare à la Samaritaine :

« L’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. »

Le texte analyse ce passage comme :

  • l’annonce de la fin d’un lieu cultuel exclusif,
  • l’ouverture vers un centre spirituel universel.

Historiquement :

  • Muhammad ﷺ pria d’abord en direction de Jérusalem,
  • puis reçut l’ordre divin de se tourner vers La Mecque, sanctuaire abrahamique originel.

Cette transition correspond exactement à l’idée exprimée par Jésus :
le culte authentique ne serait plus attaché à Jérusalem.


4. « Le seigneur de ce monde » annoncé (Jean 14:30)

Jésus affirme :

« Le seigneur de ce monde vient… »

Le texte pose une question simple et factuelle :
qui, après Jésus, a exercé une autorité religieuse, morale et législative universelle ?

Ni Paul, ni les empereurs, ni les conciles ne répondent à cette description.
En revanche :

  • Muhammad ﷺ légiféra,
  • jugea,
  • établit une communauté,
  • et son message se diffusa à l’échelle mondiale.

5. Le Paraclet : un messager qui parle par révélation (Jean 14–16)

Le passage du Paraclet est longuement analysé :

« Il ne parlera pas de lui-même, mais dira ce qu’il aura entendu…
Il vous annoncera les choses à venir. »

Les caractéristiques décrites sont précises :

  1. il parle et transmet un message,
  2. il ne parle pas de lui-même,
  3. il annonce l’invisible,
  4. il rend témoignage à Jésus.

Muhammad ﷺ :

  • annonça des événements futurs,
  • rendit témoignage à Jésus comme prophète et messie.

parlait exclusivement par révélation

« Il ne parle pas sous l’effet de la passion. Ce n’est qu’une révélation inspirée. » (Coran 53:3–4)

6. Le prophète semblable à Moïse (Deutéronome 18:18)

La Bible annonce :

« Je leur susciterai un prophète comme toi, du milieu de leurs frères. »

Le texte montre que :

  • Jésus n’est pas comparable à Moïse dans son rôle politique et juridique,
  • Jésus n’a ni gouverné ni fondé une nation,
  • Jésus n’a pas apporté une loi complète.

À l’inverse, Muhammad ﷺ :

  • fut chef religieux et politique,
  • reçut une législation,
  • mena des combats,
  • établit un État.

L’expression « leurs frères » est interprétée comme une référence aux Ismaélites, frères des Israélites.


7. Ismaël et la grande nation promise (Genèse 21:18 ; 16:12)

La promesse divine faite à Agar est rappelée :

« Je ferai de lui une grande nation. »

Le texte souligne que :

  • cette promesse ne s’est pas réalisée par Isaac,
  • mais par la descendance ismaélite,
  • à travers Muhammad ﷺ et la communauté musulmane.

L’expression « sa main sera contre tous » est interprétée comme autorité, indépendance et puissance, et non comme une violence aveugle.


8. Jésus et Marie dans le Coran : respect sans divinisation

La page finale apporte un élément théologique majeur :

  • Jésus (ʿĪsā) est mentionné 25 fois dans le Coran,
  • Marie (Maryam) est mentionnée 31 fois, toujours avec respect et honneur.

Le texte insiste sur un point essentiel :

  • Jésus et Marie sont des êtres humains honorés, non divinisés,
  • ils n’ont aucun attribut de seigneurie ou de divinité,
  • ils adorent Dieu comme les autres prophètes.

Jésus est explicitement décrit comme faisant partie des “Ulū al-ʿAzm”, les plus grands prophètes :
Noé, Abraham, Moïse, Jésus et Muhammad ﷺ.


9. Conséquence doctrinale : croire en Jésus implique croire en Muhammad ﷺ

Le texte conclut sans ambiguïté :

  • le véritable disciple de Jésus doit croire en Muhammad ﷺ,
  • refuser Muhammad ﷺ revient à rejeter l’aboutissement de la prophétie,
  • de même, un musulman qui rejetterait Jésus sortirait de l’islam.

L’idée selon laquelle l’islam serait incompatible avec la foi en Jésus est donc historiquement et théologiquement infondée.


Conclusion générale

Les textes étudiés convergent vers une thèse claire :

  • la Torah et l’Évangile contiennent des annonces réelles mais voilées de la venue de Muhammad ﷺ,
  • ces annonces ont été neutralisées ou réinterprétées après sa mission,
  • le Coran vient restaurer la cohérence prophétique, non la détruire.

L’islam ne nie ni Moïse ni Jésus ; il affirme au contraire que les séparer de Muhammad ﷺ revient à rompre la chaîne prophétique voulue par Dieu.