Introduction : précisons qu'en France, se marier en dessous de 18 ans est interdit et donc que nous n'appelons pas à cela, évidemment.


Mariage et jeunes filles : ce que dit vraiment l’Islam

Parler du mariage des jeunes filles dans l’Islam est devenu un sujet hautement polémique, souvent détourné de son contexte réel. Or, pour comprendre cette question sensible, il est impératif de revenir aux sources islamiques et à la réalité humaine, loin des simplifications émotionnelles ou des injonctions imposées par des normes occidentales.

Un malentendu sur le Verset de la Sourate At-Talaq

Certains citent le Verset 4 de la sourate At-Talaq (Le divorce) comme preuve que l’Islam autorise le mariage des petites filles. En réalité, ce Verset mentionne les femmes qui n’ont pas encore eu leurs règles, mais cela n’implique pas automatiquement un âge jeune. Une femme de 18 ou 20 ans peut ne pas avoir eu ses règles à cause d’un trouble hormonal ou d’une maladie. Il s’agit d’un cas juridique, pas d’une norme sociale. Ce Verset n’institue pas un âge de mariage, il organise simplement les règles de divorce selon les cas réels.


Trois conditions essentielles au mariage en Islam

L’Islam n’a jamais posé l’âge comme unique critère du mariage. Il impose plutôt trois conditions fondamentales qui doivent toutes être remplies pour qu’un mariage soit licite et légitime :

  1. Capacité intellectuelle : la personne doit être apte à comprendre ce qu’implique la vie conjugale.
  2. Capacité psychologique : elle doit être émotionnellement stable et prête à gérer une vie à deux.
  3. Capacité physique : la personne doit être en bonne santé et en mesure de supporter les relations conjugales.

Ces conditions ne sont pas à déterminer arbitrairement. Le médecin – et en particulier la gynécologue – a un rôle central pour évaluer la maturité physique. La famille, notamment la mère, peut évaluer la maturité psychologique et intellectuelle...


Une maturité variable selon les individus

Il est faux de penser que toutes les filles de moins de 18 ans sont « immatures ». Certaines jeunes filles de 11 ou 12 ans peuvent être exceptionnellement développées mentalement et physiquement (dans certaines régions du monde). À l’inverse, une femme de 30 ans peut être totalement inapte au mariage pour des raisons psychologiques ou physiques.

Le chiffre 18 est un chiffre arbitraire imposé par les États modernes, notamment sous l’influence des normes américaines, qui elles-mêmes permettent paradoxalement des relations sexuelles dès 12 ou 13 ans sans mariage ! Il y a là une contradiction flagrante : ce qui est toléré dans l’illégalité (relations hors mariage) est interdit dans le cadre du licite et de la protection (le mariage).


L'Islam ne connaît pas le "mariage des petites filles"

Ce terme, chargé émotionnellement, n’existe pas dans la terminologie islamique. Ce que l’Islam propose, c’est un cadre clair et éthique, où un mariage n’est autorisé que si la personne est jugée capable sur les trois plans cités. Il ne s'agit pas de marier des "petites" filles, mais de marier, avec leur consentement, des jeunes femmes mûres selon leur développement individuel.

Le Prophète ﷺ a dit :

« On ne marie pas une vierge sans son autorisation. »
(Hadith authentique)

Cela montre bien que le consentement de la fille est une condition impérative, peu importe son âge.


Le respect de la réalité humaine, pas d’un chiffre arbitraire

L’Islam refuse les normes arbitraires qui ignorent la réalité biologique et psychologique. Le chiffre 18 n’est qu’un indicateur social. Ce n’est ni un marqueur de maturité, ni une garantie de capacité. Ce qui compte, ce sont les faits : la maturité réelle et le consentement.

Une réponse à une injustice moderne

Refuser un mariage à une jeune fille qui est prête psychologiquement, physiquement et intellectuellement, et qui souhaite se marier dans le cadre licite, revient à la condamner à l’instabilité, voire à des relations hors mariage, dont les conséquences sont possiblement bien plus graves.


Conclusion

L’Islam est une religion de sagesse et d’équilibre. Il ne s'agit pas de marier des enfants. Il s'agit de marier des personnes prêtes, selon leur développement personnel et non selon un chiffre imposé par une culture étrangère à l'éthique divine. Le mariage islamique repose sur la responsabilité, le respect de la nature humaine et la protection mutuelle.

Le débat mérite donc plus de science, moins d’idéologie.

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