Une affirmation islamophobe sur CNews

Sur le plateau de CNews, l’essayiste Céline Pina a récemment tenu des propos choquants au sujet des victimes du séisme en Afghanistan. Elle a affirmé que « il y a eu un tremblement de terre et on laisse les femmes mourir sous les décombres parce que si vous n’êtes pas membre de la famille, toucher une femme est impur », avant de déplorer que « ça se déroule sous nos yeux et personne n’en parle ». Par cette déclaration, Céline Pina sous-entend que, pour des motifs religieux, Islamiques donc, des secouristes afghans auraient délibérément abandonné des femmes blessées, jugées « impures », sous les ruines. Elle conclut en stigmatisant les réfugiés afghans, déclarant « voilà de quel pays viennent ces gens ». Venant d'une personne qui défend l'épuration ethnique de Gaza c'est profondément insultant...

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Cette allégation a immédiatement suscité l’indignation de nombreux observateurs et spécialistes du monde musulman. Non seulement elle véhicule une image caricaturale et déshumanisante des Afghans, mais elle repose sur une interprétation grossièrement erronée des principes de l’islam. En réalité, l’islam ne considère pas les femmes comme “impures” et n’interdit certainement pas de leur porter secours en cas d’urgence. Céline Pina, qu'Allah la guide, est une menteuse... Pour démêler le vrai du faux, il convient de revenir aux faits sur le terrain et aux règles islamiques authentiques.

Que s’est-il vraiment passé après le séisme en Afghanistan ?

Le 31 août 2025, un violent séisme de magnitude 6 a frappé l’est de l’Afghanistan, dans la province de Kounar, faisant plus de 2 200 morts et 3 600 blessés - courrierinternational.com. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la majorité des victimes grièvement blessées étaient des femmes et des enfants - reuters.com. Une raison simple explique cette disproportion : le tremblement de terre s’est produit en fin de matinée, alors que beaucoup d’hommes étaient à l’extérieur, à travailler, tandis que les femmes et enfants se trouvaient à l’intérieur des habitations qui se sont effondrées - reuters.com.

Les femmes ne sont pas “impures” en islam

L’argument avancé par Céline Pina selon lequel « toucher une femme est impur » relève d’une compréhension erronée (ou d’une déformation) de la notion islamique de pureté. En islam, une femme n’est absolument pas considérée comme impure en soi, et ce même lorsqu’elle est en état de menstruation. Comme le rappellent les théologiens, le Coran ne qualifie pas la femme de “najis” (impure) durant ses règles – seule l’écoulement sanguin est vu comme une impureté rituelle, au même titre que certaines sécrétions du corps chez l’homme comme chez la femme.

Contrairement à certains passages bibliques qui, jadis, proclamaient qu’une femme indisposée rendait impur tout ce qu’elle touchait, le Coran n’enseigne nulle part que la femme serait “impure” par nature. Au temps du Prophète Mohammed paix sur Lui, les musulmans s’interrogeaient justement sur l’attitude à adopter pendant la menstruation : fallait-il s’éloigner complètement des femmes, comme le faisaient les juifs de Médine ? La réponse coranique a été nuancée : il est simplement demandé d’éviter les rapports sexuels pendant cette période, sans ostraciser la femme pour autant (Coran 2:222). D’ailleurs, il est rapporté que le Prophète continuait de vivre normalement auprès de ses épouses durant leurs menstruations, échangeant des gestes d’affection en dehors des rapports sexuels strictement interdits pendant ce temps.

PDF à télécharger - CNews : Le Micro De La Haine #2
📕 CNews : Le Micro de la Haine – N°2🔥 CNews ou comment fabriquer l’indifférence face à un génocide✍️ Par Froment Mickaël ➡️ Un document-choc à lire d’urgence. Céline Pina, chroniqueuse régulière de CNews, a tenu des propos ahurissants sur les enfants de Gaza : admiration pour Hitler, égorgements mimés sur des nounours,

En islam, l’interdiction du contact physique entre personnes de sexe opposé sans lien familial proche (non-mahram) existe bien, mais elle relève des règles de pudeur et de moralité, non d’une notion d’impureté intrinsèque de la femme. La loi islamique décourage serrer la main ou étreindre une personne du sexe opposé qui n’est ni conjoint ni parent proche, afin d’éviter tentation et comportements déplacés. Un hadith du Prophète dit par exemple que « pour l’un d’entre vous, se faire transpercer la tête par une aiguille de fer vaut mieux que de toucher une femme qui ne lui est pas permise »islamqa.info. Ce genre de parole prophétique, souvent cité par les juristes, vise à « dissuader [les fidèles] car [toucher une femme non autorisée] peut mener à la tentation et à l’immoralité » - islamqa.info. Autrement dit, c’est la crainte du désir sexuel hors mariage qui motive l’interdiction du contact non nécessaire – et celle-ci s’applique d’ailleurs aussi bien dans l’autre sens (une femme ne doit pas toucher un homme étranger). À aucun moment il n’est dit que la femme serait “impure” ou indigne d’être touchée, pas plus qu’un homme ne le serait. Il s’agit d’une mesure préventive de préservation morale, comparable en esprit à la réserve qu’imposent certaines règles de bienséance ou de respect de la vie privée.

Secourir une femme en danger est un devoir religieux, une obligation Islamique

Surtout, il faut souligner un point fondamental que Mme Pina ignore ou occulte : en cas de danger de mort, la loi islamique prévoit explicitement des exceptions à ses interdits habituels. Le principe juridique de la darûra (nécessité vitale) stipule que lorsque la vie ou l’intégrité d’une personne est en jeu, « les interdits sont assouplis ». Sauver une vie humaine prime sur les considérations secondaires. Pina ne connait pas l'Islam... Les savants admettent qu’il est permis et même obligatoire de secourir une personne en danger, quitte à la toucher, quel que soit son sexe.

Toutes les autorités religieuses musulmanes enseignent qu’en situation critique, non seulement le sauvetage est permis, mais il devient un devoir louable qui surpasse la règle de pudeur. L’argument se fonde sur le verset coranique qui déclare que « quiconque sauve une vie, c’est comme s’il avait sauvé l’humanité tout entière ». Dès lors, empêcher un sauveteur d’assister une victime au prétexte qu’elle est de l’autre sexe serait non seulement absurde, mais carrément contraire à l’esprit de l’islam.

Les ouvrages classiques de jurisprudence islamique contiennent d’ailleurs des cas d’école très clairs à ce sujet. Par exemple, les juristes ont établi que si une femme est gravement malade ou blessée, un médecin masculin est autorisé à la soigner et à voir les parties du corps nécessaires au traitement, faute de soignante disponible – et ceci est justifié « par nécessité, pour éviter sa mort ou une souffrance intolérable », à condition de ne découvrir que la zone à traiter et de limiter le contact au strict besoin. Cette permission spéciale en cas d’urgence s’applique à toute situation où « le tort causé par l’abstention de secourir serait plus grave que le “péché” que constituerait le contact physique », explique un spécialiste en citant les textes. En somme, la charia (loi islamique) prévoit expressément que sauver la vie d’une personne – femme ou homme – est prioritaire, quitte à déroger à la règle de non-contact.

L’histoire du monde musulman offre de multiples exemples confirmant cette priorité donnée au secours des vies sans discrimination de sexe. Au temps du Prophète, les femmes musulmanes participaient activement aux expéditions pour soigner les blessés sur le champ de bataille. Ainsi, un célèbre hadith authentique rapporté par Al-Boukhari raconte : « Nous accompagnions le Prophète dans les batailles en donnant à boire [aux combattants] et en soignant les blessés, et en ramenant les morts et les blessés à Médine ».

Ces femmes de la première génération de l’islam n’auraient pu remplir un tel rôle sans contact physique direct avec les hommes blessés – ce qui ne posait aucun problème dans le contexte de nécessité de la guerre. De même, de nos jours, il est courant dans les pays musulmans que des hommes secouristes ou médecins prennent en charge des patientes en situation d’urgence, et vice versa, sans que quiconque y voie un manquement religieux. Par exemple, lors des récents séismes meurtriers en Turquie et en Syrie (février 2023) ou au Maroc (septembre 2023), des centaines de femmes ont été extraites des décombres par des secouristes masculins, sous le regard et avec le soutien des autorités religieuses locales – personne n’a suggéré de les laisser mourir au nom de la pudeur. Il est donc faux et insultant de prétendre que l’islam imposerait de laisser périr les femmes sinistrées plutôt que de les toucher pour les sauver.

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Description du livret :« CNews : le Micro de la Haine – Numéro 7 » revient sur les propos récents de Jules Torres et, plus largement, sur les dérives islamophobes et racistes qui se banalisent sur les plateaux de la chaîne CNews. À travers une analyse accessible et documentée, ce livret dénonce la mécanique médiatique

Une instrumentalisation de la tragédie afghane

En définitive, imputer cela à une prétendue doctrine islamique de la « femme impure intouchable » trahit soit une profonde ignorance, soit une volonté délibérée de diffamer une religion.

En propageant l’idée que « les musulmans laissent mourir les femmes parce que leur religion le leur ordonne », Mme Pina et ceux qui relayent ce genre de propos alimentent un récit islamophobe dangereux. Ce discours occulte le fait que l’islam accorde une grande valeur à la vie humaine et promeut l’entraide et la compassion. Il jette l’opprobre sur l’ensemble d’un peuple – ici les Afghans – en le présentant comme barbares, alors que beaucoup des réfugiés afghans fuyant vers l’Europe sont aussi de bonnes personnes.

L’islam lui-même, qui non seulement ne considère pas les femmes comme impures, mais en outre ordonne de sauver toute vie en péril, sans distinction de genre. Comme le résume un adage souvent cité par les musulmans : « La préservation de la vie fait partie des objectifs suprêmes de la loi divine ». Il importe de ne pas l’oublier, face aux amalgames et aux mensonges qui brouillent cette réalité.


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