Palestine : Henda Ayari et l’oubli du droit au retour mais pas que...

Face au commentaire de Madame Henda Ayari concernant l’accueil de Palestiniens en France, il est nécessaire de remettre les choses à leur juste place.

Madame Ayari semble s'étonner que des pays arabes n’accueillent pas massivement les réfugiés palestiniens, et s’en indigne. Mais cette indignation oublie l’essentiel : les Palestiniens sont chez eux. Leur terre, leur patrie, leur maison, c'est la Palestine — pas l'Égypte, pas la Jordanie, pas la Turquie, ni aucun autre pays.

Le drame palestinien ne vient pas d’un simple "conflit" ou d’une catastrophe naturelle. Il vient d'une expulsion violente, planifiée par le projet sioniste, d’un peuple déraciné de force de sa terre, privé de ses droits les plus fondamentaux. Et parmi ces droits bafoués, il en est un qui est clair et reconnu par le droit international : le droit au retour.

La résolution 194 de l’ONU, adoptée en 1948, stipule que les réfugiés palestiniens ont le droit de retourner dans leurs foyers et de récupérer leurs biens. C’est ce que les Palestiniens réclament depuis plus de 75 ans. Ils ne cherchent pas à devenir "des citoyens de secours" dans d'autres pays ; ils exigent la justice, leur dignité et leur retour chez eux.

Demander pourquoi les pays arabes n’"absorbent" pas les Palestiniens revient à entériner une injustice historique. Ce serait, en d'autres termes, acter l’effacement de la Palestine, de son peuple, de son histoire, sous prétexte de commodité.

Non, Madame Ayari, la solidarité avec la Palestine ne consiste pas à vider Gaza ou la Cisjordanie de leurs habitants pour les disperser dans des camps ou les reléguer dans des exils forcés. La solidarité, c’est soutenir leur droit à vivre libres, chez eux, sur leur terre.

Quant à votre inquiétude sur l’immigration "islamiste", elle est particulièrement déplacée quand on parle de civils écrasés sous les bombes, de femmes et d’enfants blessés, de victimes cherchant à sauver leur vie après des mois de massacres. L’humanité devrait précéder la haine.

Les Palestiniens n'ont pas besoin d'être "accueillis ailleurs" : ils ont besoin d'être libres chez eux.

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