Quand les Juifs d’Espagne combattirent aux côtés de Tariq ibn Ziyād
Saviez-vous que… lors de la bataille de Guadalete en 711, des Juifs d’Espagne ont combattu aux côtés de Ṭāriq ibn Ziyād contre la tyrannie wisigothe ? Eh oui : les premiers musulmans d’al-Andalus furent accueillis comme des libérateurs, non comme des envahisseurs.
Lors de la bataille décisive de Guadalete (Wādī Lakka) en 711, un fait souvent oublié de l’histoire se produisit : des habitants de la région et notamment des Juifs de la région se rangèrent aux côtés de Ṭāriq ibn Ziyād, le troisième jour de combat, en renfort.
L’histoire de la conquête d’al-Andalus, menée en 711 par Ṭāriq ibn Ziyād (qu’Allah lui fasse miséricorde), ne se résume pas à une simple victoire militaire. Elle fut aussi, et surtout, l’histoire d’un soulèvement des opprimés face à une élite décadente et injuste.
Bayt Al-Muslim
Quand l’islam accueillait les Juifs persécutés
Lorsque le général musulman débarqua avec son armée près de Gibraltar, le royaume wisigoth d’Espagne était en pleine crise : luttes internes, corruption, et persécutions religieuses. Parmi les victimes de cette tyrannie figuraient les communautés juives, durement éprouvées depuis plusieurs générations.
Les rois wisigoths, notamment Égica et Wittiza, avaient imposé des conversions forcées, confisqué les biens juifs et séparé les familles. De nombreux Juifs furent réduits en esclavage ou expulsés. La situation était si grave que certains chroniqueurs chrétiens de l’époque reconnaissent eux-mêmes la violence des décrets anti-juifs.
C’est dans ce contexte d’injustice que l’arrivée des musulmans d’Afrique du Nord fut perçue comme une libération. Ṭāriq ibn Ziyād et son supérieur, Mūsā ibn Nuṣayr, appliquèrent la loi islamique de manière juste : les peuples du Livre — juifs et chrétiens — pouvaient garder leur foi, leurs lieux de culte, et bénéficier de la protection musulmane en échange d’un impôt raisonnable (jizya - pour financer l'armée qui les protégera contre tout hostile).
Ainsi, dans plusieurs villes d’Andalousie, les communautés juives ouvrirent les portes aux troupes musulmanes. À Tolède, capitale du royaume wisigoth, les habitants juifs aidèrent à maintenir l’ordre après la fuite des nobles. Dans d’autres régions, ils servirent de guides ou d’intermédiaires, convaincus qu’ils seraient mieux traités sous le gouvernement musulman — et ils ne se trompèrent pas.
Sous la gouvernance islamique, les Juifs purent renaître socialement et intellectuellement. Tolède, Cordoue, Séville ou Grenade devinrent des foyers de culture où les savants juifs, chrétiens et musulmans collaborèrent. Ce fut le début d’un âge d’or sans équivalent dans l’Europe médiévale.
En vérité, la conquête d’al-Andalus ne fut pas une guerre d’oppression, mais une délivrance pour les peuples écrasés par les injustices des rois. Les musulmans furent accueillis non comme des envahisseurs, mais comme des porteurs de justice et de liberté religieuse — un épisode que l’Histoire moderne préfère souvent oublier.
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