Réfutation de la mauvaise compréhension de Jack le Fou du verset coranique sur le coucher du soleil dans une « source bouillante »

De prétendues contradictions entre la science et le Coran sont régulièrement soulevées, souvent basées sur des interprétations tordues et hors contexte de certains versets.

L’une de ces allégations concerne le verset coranique dans la Sourate Al-Kahf (18), au verset 86, qui relate le voyage de Dhul-Qarnayn : « حَتَّىٰ إِذَا بَلَغَ مَغْرِبَ الشَّمْسِ وَجَدَهَا تَغْرُبُ فِي عَيْنٍ حَمِئَةٍ » Ce verset est souvent traduit par " Jusqu’à ce qu’il atteigne le coucher du soleil, il trouva qu’elle se couchait dans une source bouillante " .

Des critiques, à l’instar de celles exprimées par un certain « Jack le Fou », interprètent cela littéralement, y voyant une absurdité scientifique : comment l’immense soleil pourrait-il se coucher dans une petite source d’eau bouillante ?

Il est crucial de comprendre que cette interprétation littérale ne reflète pas la compréhension traditionnelle et savante de ce verset au sein de l’Islam. Une analyse rigoureuse du Texte Coranique et des principes d’interprétation Islamiques révèle une signification bien différente, en parfaite harmonie avec la raison et la science.

1. L’importance du contexte et de la langue arabe: Le mot clé ici est « وَجَدَهَا » (wajadaha), qui signifie « il la trouva « , « il la vit  » ou « il perçut  » …. Ce terme indique une perception visuelle de Dhul-Qarnayn au moment où il atteignit l’extrémité occidentale de son voyage.

Comme l’expliquent clairement le Cheikh منقذ السقار (Munqidh al-Saqqar) et الدكتور هيثم طلعت (Dr. Haitham Talaat) …, c’est une description de ce qui apparaissait à ses yeux. De la même manière, si quelqu’un au bord de la mer observe le soleil disparaître à l’horizon, il pourrait dire : " J’ai vu le soleil se coucher dans la mer ".

Cette affirmation décrit une perception visuelle, et non une réalité scientifique où le soleil pénètre littéralement dans l’eau. Le Coran utilise ici un langage descriptif pour relater l’expérience de Dhul-Qarnayn.

2. Le principe fondamental de l’interprétation : le Muhkam et le Mutashabih :

L’Islam possède un principe herméneutique essentiel pour comprendre le Coran: al-mutashabih ila al-muhkam (l’attribution du ressemblant au clair).

Les versets coraniques sont divisés en versets clairs et établis (محكم – muhkam), qui constituent la base de la compréhension, et en versets ambigus ou susceptibles de multiples interprétations (متشابه – mutashabih) …. Les versets ambigus doivent être interprétés à la lumière des versets clairs …. Les Versets se détaillent les uns les autres. Tout simplement.

Concernant le soleil, de nombreux versets clairs affirment qu’il suit une orbite (فلك – falak) sans arrêt : « وَهُوَ الَّذِي خَلَقَ اللَّيْلَ وَالنَّهَارَ وَالشَّمْسَ وَالْقَمَرَ ۖ كُلٌّ فِي فَلَكٍ يَسْبَحُونَ » (Et c’est Lui qui a créé la nuit et le jour, le soleil et la lune ; chacun nage dans une orbite) [Sourate Al-Anbiya‘, 21:33] …. D’autres versets soulignent sa nature incessante : « وَسَخَّرَ لَكُمُ الشَّمْسَ وَالْقَمَرَ دَائِبَيْنِ » (Et Il a soumis pour vous le soleil et la lune, tous deux constants dans leur course) [Sourate Ibrahim, 14:33]

Ainsi, l’idée que le soleil puisse entrer littéralement dans une source bouillante contredit directement ces versets clairs et établis concernant sa course orbitale et continue.

Par conséquent, l’interprétation correcte du verset de la Sourate Al-Kahf est celle d’une perception visuelle de Dhul-Qarnayn, et non une description scientifique littérale du lieu de coucher du soleil.

3. Réfutation des Hadiths faibles et de l’interprétation erronée :

Certaines narrations (hadiths) mentionnent également que le soleil se coucherait dans une " عين حامية " (ayn hami’ah – source chaude). Cependant, ces Hadiths sont considérés comme faibles (ضعيف – da’if) par les érudits en Hadith en raison de la non fiabilité de leurs narrateurs, comme سفيان بن حسين (Sufyan ibn Husayn) …. Par conséquent, ils ne peuvent être utilisés pour contredire les principes établis de l’interprétation coranique et les versets clairs.

Conclusion : La critique de « Jack le Fou » concernant le verset du coucher du soleil dans une « source bouillante » repose sur une mauvaise compréhension du Texte Coranique et une ignorance des principes fondamentaux de l’interprétation Islamique.

Loin d’être une contradiction scientifique, le verset décrit une perception visuelle dans un langage accessible, et doit être compris à la lumière des versets clairs qui affirment la course orbitale continue du soleil. En appliquant le principe de al-mutashabih ila al-muhkam, toute prétendue contradiction disparaît, démontrant une fois de plus l’harmonie intrinsèque entre le Coran, la raison et la science véritable. Les tentatives de dénigrer le texte sacré par des interprétations littérales et simplistes ne font que révéler une méconnaissance profonde de sa richesse et de sa complexité.

La prosternation du soleil : loin de toute bizarrerie, une question de compréhension théologique
Par conséquent, le soleil est, à chaque instant, sous le Trône …. L’idée de sa prosternation n’implique donc pas un déplacement physique vers un lieu spécifique, mais plutôt une expression continue de sa soumission dans le cadre de son existence sous le règne divin ….