Réfutation du récit islamophobe de Frontières sur une prétendue “victoire salafiste”
Thomas Sibille : « je ne vends pas de livres qui justifient les attentats, par contre j’en vends plein qui les condamnent »
Un média partial aux amalgames dangereux
Le documentaire “10 ans après le Bataclan – la victoire salafiste” du média Frontières se présente comme une enquête sur l’ "islamisme" en France, mais sa partialité flagrante et son usage manipulateur du terme « salafiste » trahissent un agenda islamophobe. La narration emploie ce mot à tout bout de champ pour désigner les musulmans pratiquants, insinuant un lien automatique avec le terrorisme. Or, c’est un amalgame grossier : ainsi que le rappelait Le Monde après les attentats de 2015, « la majorité (et c'est une euphémisme) des salafistes ne se reconnaissent pas dans le "djihadisme" (terrorisme kharidjite pour la précision car le mot Jihad présent dans les Sources Musulmanes est aux antipodes du terrorisme) ».

En arabe, salafiyya renvoie à l’imitation des « pieux prédécesseurs » (les premiers Musulmans) dans les pratiques religieuses, ce qui n’est pas synonyme de violence.
Cette généralisation abusive, surtout dans le climat d’islamophobie ambiant en France, jette l’opprobre sur une communauté entière en la liant indûment aux crimes d’une minorité extrémiste. C’est un procédé malhonnête qui vise à diaboliser l’islam lui-même.
Un procédé qui invite des fous à ce qu'il y a de pire comme certains commentaires twitter sous leurs articles le montrent :

Il suffit de regarder les “experts” mis en avant par Frontières pour comprendre le parti pris : on y retrouve essentiellement des figures connues pour leur hostilité à l’islam (telles que Florence Bergeaud-Blackler, Alexandre Del Valle ou le militant laïc Didier Lemaire), sans vraie contradiction. Aucune voix musulmane modérée n’est invitée pour nuancer. Ce choix unilatéral de témoignages à charge démontre que ce média n’informe pas, il instruit un procès. En résulte un reportage à sensation, saturé de mots anxiogènes, cherchant moins à expliquer qu’à effrayer. Cette approche sensationnaliste joue dangereusement avec les mots : employer « salafiste » comme un épouvantail fourre-tout revient à conforter le public dans l’idée que tout islam pratiqué serait un cancer interne qui progresse. C’est précisément le narratif d’extrême droite que Frontières adopte et propage.

La librairie Al Bayyinah : un bouc émissaire facile
L’un des cas emblématiques de ce parti pris est le traitement de la librairie Al Bayyinah d’Argenteuil (Val-d’Oise). Frontières la dépeint comme une officine quasi subversive, et affirme qu’on y trouverait « tous les ouvrages les plus radicaux ». On pointe du doigt son fondateur, Thomas Bilal Sibille, et le fait que des individus partis en Syrie auraient acheté des livres chez lui.
Ce procédé de culpabilité par association est fallacieux : aucun élément concret ne prouve que la librairie incite à la violence ou participe à un quelconque recrutement. Comme l’a souligné Thomas Sibille lui-même, « on trouve [chez Al Bayyinah] des livres vendus à la Fnac ou sur Amazon », dûment référencés par ISBN.
Effectivement, les ouvrages disponibles dans cette boutique – manuels de religion, exégèses, recueils de hadiths, biographies de figures historiques de l’islam – sont légaux et en vente libre partout. Pourquoi seraient-ils anodins chez Fnac mais suspects chez un libraire musulman ? La différence de traitement s’explique uniquement par des préjugés : on cible Al Bayyinah non pour ce qu’elle vend réellement, mais pour ce qu’elle symbolise aux yeux de Frontières (une visibilité de l’islam qu'ils abhorrent).
Thomas Sibille a dénoncé le sensationnalisme de journalistes venus en clients infiltrés relever le moindre prétexte à scandale. Par exemple, ils se sont alarmés de voir dans les rayons des livres traitant du « djihad » en islam. Le libraire a dû leur rappeler une évidence : « tous les livres de jurisprudence islamique ont un chapitre sur [le djihad], comme la législation française a un chapitre sur la guerre. Cela ne veut pas dire que la France est un pays belliqueux ».
Ce que Frontières présente comme la preuve d’une radicalité (“voyez, on y parle de guerre sainte !”) n’est en réalité que la présence de chapitres normatifs classiques qu’on retrouve dans tout ouvrage de droit musulman ou d’histoire religieuse. Autrement dit, c’est sortir de leur contexte des éléments banals pour en faire des scandales artificiels. La librairie, de son côté, prend même des précautions éthiques que bien des commerçants n’adopteraient pas : elle affiche sur son site un message de mise en garde invitant les lecteurs à aborder ces livres avec discernement, à demander conseil en cas d’incompréhension, et à ne surtout pas verser dans la violence ou le sectarisme. On est loin du repaire "djihadiste" fantasmé. Aucune publication distribuée ne constitue un appel au meurtre ou l’apologie d’attentats – Thomas Sibille affirme au contraire : « je ne vends pas de livres qui justifient les attentats, par contre j’en vends plein qui les condamnent ». Mais de ces réalités, Frontières ne soufflera mot. Il est plus commode de stigmatiser une librairie musulmane indépendante, afin d’y voir le symbole d’une “gangrène salafiste locale” et de frapper l’opinion.
Le Jardin des Vertueux : un classique spirituel injustement diabolisé
Le reportage s’en prend tout particulièrement à un livre vendu chez Al Bayyinah : « Le Jardin des Vertueux » (Riyâd As-Sâlihîn), le qualifiant « d’ouvrage le plus virulent » de la librairie, rien de moins. Cette présentation sensationnaliste frôle le ridicule pour qui connaît un tant soit peu ce livre. Le Jardin des Vertueux est en réalité l’un des recueils de hadiths (paroles prophétiques) les plus renommés de la spiritualité musulmane, compilé au XIIIe siècle par l’imam An-Nawawî, un érudit damascène respecté. L’ouvrage rassemble des centaines de hadiths classés par thèmes moraux et éthiques (politesse, bonnes actions, dévotion, etc.), avec pour objectif d’offrir aux fidèles un guide de conduite pieuse au quotidien. Sa réputation et son utilité pédagogique sont telles que « Riyâd As-Sâlihîn se passerait bien de présentation tant sa réputation demeure incontestée » – il figure dans les bibliothèques de presque toutes les mosquées du monde et sert de manuel de base dans l’éducation religieuse. Loin d’être un bréviaire extrémiste, c’est un classique du patrimoine islamique, au même titre que les Évangiles le sont pour le christianisme : on y puise des enseignements spirituels, des principes éthiques et des recommandations de vertu. La Fnac elle-même en vend des exemplaires en louant « ce jardin où l’on vient partager des moments uniques avec le Prophète et ses compagnons » – description peu compatible avec l’étiquette de “texte virulent” que lui accole Frontières.
Comment alors ce livre a-t-il pu être présenté comme une menace ? Frontières appuie son accusation en listant quelques passages qui seraient autant « d’exigences sombres et violentes ». En réalité, ces points litigieux – sortis de leur cadre historique et théologique – ne sont ni sombres ni violents lorsqu’on les remet en contexte et qu’on les explique honnêtement. Examinons-les un par un :
- Interdiction faite aux femmes de voyager seules : Il s’agit d’une règle issue de hadiths où le Prophète ﷺ déconseillait aux femmes de partir en voyage non accompagnées d’un mahram (parent proche masculin). Frontières y voit la preuve d’une volonté d’enfermement oppressif des femmes. Or, des juristes musulmans eux-mêmes ont toujours expliqué que cette mesure visait avant tout à assurer la sécurité des voyageuses, à une époque où les routes étaient longues et dangereuses. Ce n’est pas une séquestration : c’est l’équivalent, au VIIe siècle, de nos conseils modernes de prudence. D’ailleurs, plusieurs écoles de jurisprudence ont nuancé cette interdiction. Par exemple, les juristes malékites (et d’autres) estiment qu’une femme peut voyager sans chaperon masculin dès lors que le trajet et la destination sont sûrs. De nos jours, de nombreux savants contemporains autorisent explicitement les femmes à voyager seules « si la sécurité est assurée et qu’elles voyagent en groupe fiable ou dans un cadre organisé ».
Cette flexibilité est même reconnue pour le pèlerinage à La Mecque. En pratique, nombre de musulmanes voyagent aujourd’hui seules en toute autonomie. Quant à ceux qui crient au scandale en brandissant l’interdit traditionnel, on pourrait leur retourner la question : laisseraient-ils leur propre épouse ou fille voyager absolument seule la nuit dans une zone à haut risque ? Probablement pas, par simple bon sens protecteur. Ce que prescrit ce fameux hadith revient en somme à inciter les hommes de la famille à assurer la protection des femmes lors de voyages périlleux – un devoir de bienveillance plus qu’une brimade. Présenter cela comme une “exigence sombre” relève soit de l’ignorance, soit d’une mauvaise foi manifeste.
- Les “mérites” de la guerre sainte (djihad) : Là encore, Frontières joue sur l’imaginaire terrifiant du mot djihad, assimilé dans l’esprit public à la terreur aveugle. En réalité, le recueil Le Jardin des Vertueux comporte effectivement une section sur le djihad, comme il en existe dans toute œuvre traitant des devoirs religieux en islam. Mais qu’entend-on par djihad ? Certainement pas le terrorisme. Le djihad au sens canonique désigne l’effort dans la voie de Dieu, qui peut se décliner de multiples façons, incluant le combat armé lorsqu’il est légitime. Les hadiths cités dans le livre rappellent par exemple la valeur spirituelle de ceux qui défendent leur communauté sur le champ de bataille, le courage face à l’oppresseur, etc. Ce sont des textes formulés à l’époque du Prophète ﷺ, alors que la jeune communauté musulmane devait se défendre contre des ennemis bien réels. Rien d’étonnant à ce qu’ils exaltent le sacrifice du soldat qui protège les siens. Transposés au XXIe siècle hors contexte, ils ne constituent en aucun cas un appel à la violence gratuite. D’ailleurs, les autorités religieuses musulmanes contemporaines soulignent que par principe la relation des musulmans aux autres nations est la paix, et que la cause légitime du combat en Islam relève uniquement de l’agression subie, non de la différence de religion. En d’autres termes, l’« appel au djihad » ne signifie pas « attaquez vos voisins infidèles », mais « tenez-vous prêts à défendre vos droits en cas d’injustice ou d’agression ». Cela correspond ni plus ni moins au droit de légitime défense reconnu à tout État et à tout peuple, et n’a rien à voir avec le terrorisme aveugle des organisations "djihadistes" (kharidjites sectaires) contemporaines (qui, elles, pervertissent ce concept pour justifier l’injustifiable). Comme l’a fait remarquer ironiquement le gérant d’Al Bayyinah : la simple présence d’un chapitre “Djihad” dans un livre islamique n’indique pas un embrigadement – pas plus que le fait que le Code pénal français traite des « crimes de guerre » ne fait de la France un pays belliciste. La critique de Frontières est donc non seulement infondée, mais intellectuellement malhonnête : elle instrumentalise l’ignorance du public sur la sémantique du mot djihad.

- La conduite envers les esclaves : Le reportage insiste sur des passages du Jardin des Vertueux relatifs aux esclaves, suggérant que le livre légitimerait l’esclavage et de mauvais traitements (« bonne conduite vis-à-vis de ses esclaves » est présenté comme une clause obscurantiste). Ici, l’anachronisme de Frontières est patent. Riyâd As-Sâlihîn compile des hadiths du VIIe siècle, époque où l’esclavage était une réalité socio-économique universelle (et non une invention de l’islam). Plutôt que d’en faire l’apologie, l’islam a posé des règles éthiques progressistes pour encadrer cette pratique : traitement digne des esclaves, affranchissement encouragé, interdiction de les frapper injustement, etc. Le recueil rappelle par exemple la parole du Prophète interdisant formellement de battre un esclave et incitant à les libérer fréquemment. Ce sont des enseignements moraux qui pour l’époque étaient à l’avant-garde (l’islam a libéré des dizaines de milliers d’esclaves et fermé progressivement le robinet de la traite). Faut-il en conclure que les musulmans de France voudraient rétablir l’esclavage ? L’absurdité saute aux yeux. Plus aucun musulman en France (ni ailleurs) ne revendique cela, et pas un ne lit Le Jardin des Vertueux en se disant “tiens, et si je prenais un esclave ?”. En réalité, ces passages appartiennent à un contexte historique précis ; ils n’ont de nos jours qu’une valeur de témoignage historique et de rappel que l’éthique islamique, même dans ce contexte, prônait la bonté envers le serviteur. En faire un scandale contemporain est un procédé malhonnête. C’est un peu comme si l’on accusait l’Église d’encourager l’esclavage sous prétexte que la Bible en parle sans le condamner explicitement : c’est ignorer volontairement l’évolution des pratiques et des mentalités.

- L’injonction aux femmes de “se donner à leur mari à toute heure” : Ce point fait grand bruit dans le reportage, suggérant que Riyâd As-Sâlihîn encouragerait une forme de sexe conjugal forcé ou de soumission totale de l’épouse aux désirs de son mari. La vérité est plus nuancée. Il existe effectivement un hadith rapporté qui dit, en substance, « quand un mari appelle son épouse à partager sa couche, si elle refuse sans raison valable, les anges la blâment jusqu’au matin ». Ce type de propos vise à souligner l’importance de l’intimité conjugale dans le mariage musulman et à encourager les épouses à ne pas refuser abusivement des rapports intimes, afin de préserver l’harmonie du couple. Il ne s’agit en aucun cas de cautionner un viol conjugal ou une disponibilité servile « à toute heure et sans consentement ». D’abord, ce rappel s’inscrit dans une réciprocité des droits et devoirs en Islam : de même que l’épouse est invitée à être attentive aux besoins de son mari, le mari a l’obligation religieuse de subvenir aux besoins de son épouse y compris sur le plan sexuel. Des savants comme Ibn Taymiyya ont explicitement écrit « qu’il incombe à l’homme d’avoir des rapports avec sa femme selon ce qui lui suffit [à elle], tant que cela ne l’épuise pas lui-même », précisant même que le droit de l’épouse à l’intimité est plus prioritaire encore que son droit à la nourriture. Autrement dit, l’homme qui délaisse sa femme physiquement commet une faute. Ensuite, la contrainte physique est absolument interdite. Les juristes musulmans définissent le viol conjugal comme le fait de forcer son épouse en période où les rapports sont illicites (menstruations, jeûne du Ramadan, etc.) ou de manière violente et perverse : et ils affirment clairement que « Dieu interdit au mari d’agir ainsi ; s’il use de la force, il commet un péché et l’épouse a le droit de saisir la justice pour le faire sévèrement punir » - dar-alifta.orgdar-alifta.org. De plus, « la femme a le droit de refuser [un rapport] si le mari est porteur d’une maladie contagieuse ou s’il se montre sadique durant l’intimité » - dar-alifta.org. Loin d’un tableau de soumission aveugle, l’Islam place donc des balises éthiques : la sexualité conjugale doit se dérouler « dans l’affection et la tendresse, en étant considérée comme un acte de piété », certainement pas dans la coercition brutale - dar-alifta.org. Les propos prophétiques qui encouragent l’épouse à ne pas se refuser sans motif s’entendent dans le cadre d’une vie conjugale normale, où chacun est appelé à honorer l’autre. D’ailleurs, la fin du hadith imagé cité plus haut précise « …sans raison valable » – impliquant bien que si l’épouse a une excuse légitime (fatigue extrême, maladie, indisposition psychologique…), elle n’est pas en tort de refuser. En somme, ce que prône la religion ici, c’est le dialogue et la bienveillance réciproque pour que les besoins de chacun soient respectés. Il est parfaitement fallacieux de faire croire que l’islam demanderait à la femme d’être un objet sexuel corvéable à merci. Ceux qui véhiculent cette caricature ignorent – ou feignent d’ignorer – l’ensemble des enseignements équilibrés sur les droits mutuels des époux.
Conclusion : Halte à la désinformation islamophobe
En dressant ce constat, il apparaît clairement que le reportage de Frontières ne cherche pas à analyser sereinement l’état de l’islam en France dix ans après les attentats, mais plutôt à entretenir la peur et les préjugés. Sous couvert de bilan, le titre même – « la victoire salafiste » – est une provocation indécente qui suggère que le terrorisme aurait “gagné” parce que l’islam visible se porterait bien (voilà un bien curieux raccourci, qui revient à rendre les musulmans ordinaires comptables des crimes commis contre eux autant que contre la nation il y a 10 ans). En réalité, les véritables “victorieux” de ce récit alarmiste sont les extrémistes anti-musulmans profondément islamophobes qui profitent de cette ambiance pour légitimer leurs thèses de choc des civilisations internes. Pendant ce temps, la majorité des citoyens – musulmans ou non – aspirent à vivre ensemble paisiblement, sans être les jouets de ces narratifs polarisants.

Il était nécessaire de réfuter point par point les insinuations de Frontières. Non, le Val-d’Oise n’est pas un "califat" rampant simplement parce qu’une librairie musulmane y vend des livres classiques de religion. Non, le mot “salafiste” n’est pas un synonyme de “terroriste”, et l’employer à tort et à travers met inutilement en danger des familles pratiquantes dont le seul “crime” est de porter une tenue traditionnelle ou d’avoir une barbe, un Voile/Hijab.
Non, Le Jardin des Vertueux n’est pas un grimoire radical prêchant la violence et l’oppression : c’est un recueil vénérable de sagesses prophétiques, dont la lecture n’a jamais posé problème à personne hormis à ceux malades d’une malhonnêteté sévère ou d’une ignorance crasse. Oui, ce livre mentionne des préceptes datant d’un autre contexte historique – mais qui, replacés dans leur époque ou expliqués avec rigueur, n’ont rien de scandaleux pour qui fait l’effort de comprendre. En agitant ces extraits hors contexte comme un épouvantail, Frontières ne fait pas du journalisme, mais de la propagande biaisée.
En définitive, il faut rappeler une évidence : combattre l’extrémisme sectaro-kharidjite ne justifie pas de sombrer soi-même dans une forme d’extrémisme idéologique comme celle de l'islamophobie radicalisée. Au contraire, la lutte contre le terrorisme kharidjite sectaire exige sang-froid et discernement. Jeter l’opprobre sur l’ensemble des pratiques musulmanes orthodoxes, c’est faire le jeu des extrémistes qui prétendent qu’“être un bon musulman” revient à s’opposer à l’Occident. C’est aussi fracturer notre société en désignant une partie de nos concitoyens comme une cinquième colonne. Au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, l’unité nationale s’était construite autour du refus de l’amalgame et de la haine. Dix ans plus tard, un média d’extrême droite voudrait nous faire croire que la France est « gangrenée par le kharidjisme sectaire (requalifiée en "islamisme" ou "salafisme" islamophobie médiatico-politique d'atmosphère oblige) » et que nous aurions été trop “complaisants” envers nos compatriotes musulmans. C’est à la fois faux et dangereux. Opposons à cette vision anxiogène les faits et la raison : les musulmans de France, dans leur immense majorité, pratiquent paisiblement leur foi et aspirent à la même tranquilité que tout un chacun. Ceux qui les transforment en menace fantasmée rendent un bien mauvais service à la cohésion nationale et à la vérité. Il est temps de rejeter ces manipulations et de revenir à une approche plus équilibrée, où l’on peut critiquer le fanatisme sans accuser à tort des millions de croyants sincères. En cela, démonter les mensonges de l’émission Frontières n’est pas seulement un droit de réponse utile, c’est un devoir citoyen pour ne pas laisser la désinformation attiser la haine.
Soutenir notre site, c'est soutenir la rédaction de PDF, d'articles, de livres, de vidéos. C'est nous aider à payer les hébergements, les abonnements, le matériel, etc. Sans vos soutiens nous risquons de disparaître, tout simplement...
