Majid Oukacha, l’athéisme imaginaire et la Foi véritable : Réponse musulmane à l’un des plus vieux sophismes


Dans son ouvrage intitulé Il était une foi, l’Islam..., Majid Oukacha met en scène un personnage fictif nommé Hellen, censé représenter l’archétype de la rationalité athée. Ce personnage, qui parle plus par caricature que par cohérence, affirme notamment : « Si ton dieu Allah veut me prouver qu’Il existe, il devra s’y prendre autrement. Il peut venir me parler quand Il le souhaite. » (Il était une foi, l’Islam, p. 64–66)

Nous sommes ici en présence de l’une des erreurs de raisonnement les plus anciennes de l’histoire humaine : celle qui exige de "voir Dieu" pour croire, tout en refusant de reconnaître les Signes innombrables qu’Il a déjà placés autour de nous, et en nous.

I. La Foi Musulmane commence là où l’arrogance s’arrête

La Foi, en Islam, est une lumière intérieure qui trouve sa source dans une disposition originelle inscrite en chaque être humain : la Fitrah. C’est cette prédisposition naturelle à reconnaître un Créateur, un sens à la vie, une direction morale. Le Coran en témoigne :

« Dirige tout ton être vers la religion exclusivement [pour Allah], telle est la nature qu’Allah a originellement donnée aux hommes — pas de changement à la création d’Allah. Voilà la religion droite ; mais la plupart des gens ne savent pas. » (Sourate 30, Verset 30)

La Foi Musulmane ne repose pas sur une vue matérielle, mais sur une conviction éclairée. Elle exige un effort intellectuel, moral et spirituel. Allah Le Sublime Dit : « C’est Lui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver [et de savoir] qui de vous est le meilleur en œuvre. » (Sourate 67, verset 2)

L’épreuve, justement, consiste à croire sans voir, mais pas sans preuve. Car croire en l’Invisible n’est pas croire à l’aveugle.

De manière très résumée, la Foi Musulmane consiste, avant tout, à croire en l’Invisible, Allah -Le Très Haut- Dit : « 2. C’est un guide pour les pieux, 3. qui croient à l’invisible... » (S2V2-3)

II. Croire en l’invisible, c’est croire avec intelligence

Le Coran valorise les croyants en ces termes : « C’est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun doute, c’est un guide pour les pieux,
qui croient à l’invisible, accomplissent la prière, et dépensent [dans le chemin d’Allah]…
» (Sourate 2, Versets 2–3)

L’invisible ne signifie pas l’irrationnel. Bien au contraire, l’invisible, en Islam, repose sur une base de signes rationnels et spirituels, dont la nature, l’existence humaine, le langage, les révélations et l’histoire sont les témoins.

Ce que Hellen/Majid Oukacha ignore ou refuse de voir, c’est que l’univers entier est un miracle. Ne pas voir cela, c’est comme rester aveugle dans une galerie d’art en exigeant que l’artiste vous apparaisse pour croire que le tableau a un auteur.

III. La création : premier miracle accessible à tous

Allah invite l’être humain à réfléchir : « Ne méditent-ils donc pas sur la création des cieux et de la terre ? » (Sourate 7, verset 185) Et encore : « Dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d’intelligence. »
(Sourate 3, Verset 190)

Tout ce qui nous entoure — la précision des lois de la nature, l’harmonie biologique, la beauté esthétique — est un appel silencieux vers Dieu. Refuser de les voir, c’est rejeter non pas un miracle, mais des milliards.

Même les scientifiques les plus éloignés de la religion sont émerveillés par l'ordre de l'univers. Mais cet ordre n’est pas un hasard heureux, c’est un langage muet : celui du Créateur. Et c’est pourquoi Allah appelle ceux qui raisonnent : « Nous leur montrerons Nos signes dans l’horizon et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que c’est cela la Vérité. » (Sourate 41, Verset 53)

IV. Le Coran : miracle éternel et défi ouvert

À ceux qui demandent des signes matériels, Allah répond avec un signe plus grand que toute vision momentanée : le Coran.

« Et si Nous faisions descendre sur toi un livre écrit sur parchemin, qu’ils pouvaient toucher de leurs mains, les mécréants diraient : "Ce n’est que de la magie évidente." » (Sourate 6, Verset 7)

Et Allah lance un défi aux sceptiques :

« Et si vous avez un doute sur ce que Nous avons révélé à Notre serviteur, alors produisez une sourate semblable à ceci, et appelez vos témoins en dehors d’Allah, si vous êtes véridiques. » (Sourate 2, Verset 23)

Le Coran est un miracle linguistique, législatif, spirituel, prophétique, historique et scientifique. Il bouleversa les poètes arabes les plus éloquents. Il annonce des vérités que la science n’a validées que des siècles plus tard. Il réunit ce que l’homme recherche : le sens, l’équilibre, la miséricorde et la justice.

V. Voir Dieu ? L’épreuve précède la Vision

Hellen/Majid Oukacha déclare : « Je ne vois pas Dieu, donc je ne crois pas en Lui. » Mais qui a dit que voir Dieu était possible dans cette vie ?

Le Coran relate la demande de Moïse (Mûsâ, paix sur Lui), l’un des plus grands prophètes : « Ô mon Seigneur, montre-Toi à moi pour que je Te voie. Il dit : Tu ne Me verras pas. Mais regarde le mont : s’il tient en sa place, alors tu Me verras. Mais quand son Seigneur se manifesta au mont, Il le pulvérisa, et Moïse s’effondra foudroyé. » (Sourate 7, Verset 143)

Ce Verset est fondamental : la Vision d’Allah Le Sublime dans ce monde n’est ni possible ni exigible, car la nature humaine ne peut supporter une telle majesté.

Le Prophète (paix sur Lui) a dit, selon Muslim : « Il y a un Voile entre Allah et Sa création. S’il était levé, la lumière de Son Visage brûlerait tout ce que Sa vue atteint. »

VI. La véritable promesse : voir Allah Le Sublime dans l’au-delà

La plus grande récompense au Paradis n’est pas les boissons, ni les palais, ni les jardins : c’est la Vision du Créateur, promesse faite à ceux qui auront cru sans l’avoir vu : « Ce jour-là, il y aura des visages resplendissants, qui regarderont leur Seigneur. » (Sourate 75, Versets 22–23) Et : « À ceux qui agissent en bien est réservée la meilleure récompense et même davantage1. » (Sourate 10, Verset 26)

À l’inverse, les incroyants seront privés de cette Vision : « Non ! Ce jour-là, un voile les empêchera de voir leur Seigneur. » (Sourate 83, Verset 15)

Et c’est là l’un des plus grands châtiments pour l’âme humaine : être privé de la Source même de la beauté, de la vérité, de la paix.

VII. Et si Hellen/Majid Oukacha se repentait ?

Ce que Majid Oukacha ne dit pas, c’est que même son personnage fictif n’est pas condamné d’avance. Tant qu’il est sur terre, il a la possibilité de réfléchir, de se repentir, de croire. Allah, dans Sa miséricorde, accueille le retour sincère : « Dis : Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Certes, Allah pardonne tous les péchés. » (Sourate 39, Verset 53)

Ainsi, même l’athée le plus endurci peut devenir croyant, s’il ouvre un jour son cœur aux signes.

VIII. La Foi, loin de l’aveuglement, est lumière

La Foi Musulmane n’est pas une démission de la raison. C’est son parachèvement. Elle ne repose pas sur l’émotion, mais sur l’évidence que ce monde a un Auteur (c’est-à-dire Créateur) un sens, une destination.

« Par le Temps ! L’homme est certes en perdition, sauf ceux qui croient, accomplissent les bonnes œuvres, s’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement la patience. » (Sourate 103, Versets 1–3)

Conclusion

Majid Oukacha, à travers Hellen, prétend exposer les limites de la Foi Musulmane, mais ne fait en réalité que trahir son ignorance profonde de ce qu’est la Foi véritable. L’Islam n’enseigne pas de croire sans réfléchir, mais de croire avec raison, avec cœur, et avec discipline.

Le Musulman croit en Allah Pureté à Lui sans Le voir, mais voit les signes de Dieu partout. Il croit au Paradis et à l’Enfer, non parce qu’il les a visités, mais parce que leur existence est attestée par Celui qui connaît l’invisible. Et il espère, s’il meurt en croyant, voir un jour le Visage de son Seigneur, vision qui surpassera toutes les autres joies.

Quant à ceux qui nient, leur châtiment ne sera pas seulement la douleur, mais l’absence éternelle de cette Vision, cette Lumière, ce But.


1Ibn al-Qayyim et d'autres exégètes interprètent « davantage » comme la Vision d’Allah.