Selon les pires mensonges colportés, l’islam aurait autorisé le viol ? Une accusation aussi abjecte que fausse.

Réfutation : L’islam n’a jamais autorisé le viol des esclaves
Introduction
Certains détracteurs de l’islam prétendent à tort que, du temps du Prophète Muhammad (ﷺ), la religion aurait permis au maître d’abuser sexuellement de ses esclaves féminines sans leur consentement. Cette affirmation est infondée. En réalité, les grands savants musulmans classiques – toutes écoles confondues – ont explicitement interdit toute relation sexuelle forcée, affirmant le caractère illicite de la contrainte. Nous nous appuierons sur leurs paroles pour démontrer, de façon sérieuse et pédagogique, que l’islam condamne fermement le viol, y compris envers les esclaves (plutôt captives de guerre, ennemies faites prisonnières).


L’avis d’Ibn Qudāma al-Maqdisī (école hanbalite)
Ibn Qudāma (m. 620 H) explique clairement dans son encyclopédie de fiqh al-Mughnī que le maître n’a pas le droit de contraindre son esclave dans les affaires d’union et d’intimité. Il souligne notamment que l’esclave femme possède des droits personnels qu’il faut respecter. Par exemple, il interdit à un maître de marier de force son esclave à un homme souffrant d’un défaut repoussant, car « cela porterait atteinte à son plaisir [conjugal], et cela est un droit qui lui revient ». En d’autres termes, le bien-être et le consentement de l’esclave sont pris en considération. Ibn Qudāma fonde cette interdiction sur les principes coraniques généraux de bienveillance : le Coran ordonne en effet de traiter avec bonté “ceux que possèdent vos mains droites” (Qur’ān 4:36), ce qui exclut de leur imposer des rapports forcés. Toute contrainte sexuelle serait donc illicite selon ces principes.
L’avis de l’Imam Mālik ibn Anas (école malikite)
L’Imam Mālik (m. 179 H), fondateur de l’école malikite à Médine, partage le même souci de préserver la dignité des esclaves. Dans la tradition malikite, il est enseigné que le maître n’a pas le droit d’imposer l’union charnelle à son esclave sans qu’elle y consente. Mālik insistait pour que les droits de l’esclave soient respectés, notamment le droit au douaire (mahr) et à un contrat formel avant toute relation intime avec un tiers. Il affirme par exemple qu’un maître « ne peut marier son esclave qu’en lui accordant une dot qu’il lui remettra, par quoi son sexe deviendra licite [pour son époux] ». Cette exigence – qui assure à l’esclave une sécurité matérielle et la reconnaissance de son statut d’épouse – montre que, pour Mālik, le rapport sexuel ne peut avoir lieu que dans un cadre légitime et avec le consentement requis. D’ailleurs, les juristes malikites ont raisonné que si le Coran interdit formellement de « ne pas contraindre vos esclaves à la prostitution » (Qur’ān 24:33), a fortiori il est interdit de les contraindre à tout rapport, même présenté comme “licite”, contre leur volonté, car cela constituerait un tort et une injustice flagrante.
L’avis de l’Imam al-Shāfi‘ī (école shafi‘ite)
L’Imam al-Shāfi‘ī (m. 204 H) – autre éminent juriste sunnite – insiste lui aussi sur l’éthique et le respect dû à l’esclave. Dans son Kitāb al-Umm, il rappelle les paroles du Prophète ﷺ exigeant le consentement des femmes lors du mariage, sans distinction de statut. Le Prophète a en effet déclaré : « On ne donne pas en mariage la vierge sans son autorisation, ni la femme non vierge sans son consentement », et il n’a exclu ni la femme libre ni l’esclave de cette règle. Al-Shāfi‘ī en déduit qu’on ne saurait marier de force une esclave ou la céder sans son accord explicite. Toute contrainte sexuelle est moralement répréhensible. Il rejoint en cela l’imam Mālik : pour ces deux fondateurs d’école, l’esclave doit être traitée avec humanité et aucune relation intime ne peut lui être imposée arbitrairement.
En outre, al-Shāfi‘ī approuve l’analyse selon laquelle le Hadith prophétique « Nul ne doit porter atteinte (nuire) à autrui ni répondre au mal par le mal » (لا ضرر ولا ضرار) s’applique pleinement : forcer une femme – libre ou esclave – est l’un des pires torts psychologiques et physiques qu’on puisse lui faire. Un tel acte va à l’encontre de l’éthique islamique, qui prône la bienveillance et la compassion envers les plus vulnérables.
L’avis d’Ibn Hazm al-Andalusī (école ẓahirite)
Le grand savant andalou Ibn Hazm (m. 456 H), dans son ouvrage al-Muḥallā, adopte une position sans équivoque en s’appuyant sur le Coran et la Sunna : il est formellement interdit de contraindre quiconque à un rapport charnel, y compris une esclave. Il énonce en termes explicites : « Il n’est pas permis au maître d’obliger son esclave, homme ou femme, à se marier, que ce soit avec un(e) esclave étranger(ère) ou entre eux. S’il les y force, ce mariage n’est pas valide. » islamweb.net.
Ibn Hazm qu'Allah Lui Fasse Miséricorde apporte deux preuves scripturaires à cela. D’abord ce Verset : « Et toute âme n’assume [un fardeau] que contre elle-même » islamweb.net, signifiant qu’on ne peut faire porter à autrui la responsabilité d’un acte non consenti. Ensuite, le Hadith Prophétique déjà cité interdisant le mariage sans consentement. Ibn Hazm souligne que le Prophète paix sur Lui n’a fait aucune différence entre la femme libre et l’esclave dans l’exigence du consentement - islamweb.net. Il conclut donc qu’en islam, « contraindre un(e) esclave est illicite », rejoignant ainsi l’opinion de l’imam al-Shāfi‘ī - islamweb.net. Pour Ibn Hazm, le Coran (24:33) qui proscrit la contrainte à la débauche et la Sunna qui proscrit la contrainte au mariage forment un ensemble cohérent : toute forme de coercition sexuelle est péché et doit être empêchée.
L’avis de l’Imam al-Ghazālī (théologien et mystique shafi‘ite)
Abū Ḥāmid al-Ghazālī (m. 505 H), dans son œuvre éthique Ihyā’ ‘Ulūm al-Dīn, met l’accent sur la dignité humaine inaliénable de l’esclave et condamne fermement tout abus. Après avoir cité de nombreux Hadiths sur la bonté envers les serviteurs (tels que « Vos esclaves sont vos frères »), il résume les devoirs du maître en des termes édifiants : « En résumé, le droit du serviteur (esclave) sur son maître est que celui-ci le fasse participer à sa nourriture et à son habillement, qu’il ne le charge pas au-delà de ses forces, qu’il ne le traite pas avec arrogance ou mépris, qu’il pardonne ses fautes, et qu’il se remémore, lorsqu’il s’irrite contre lui pour quelque manquement, ses propres péchés envers Dieu et ses manquements dans Ses devoirs… » - ar.wikisource.org.
Ces paroles de l’imam al-Ghazālī impliquent clairement que la violence et l’abus sexuel n’ont pas leur place dans la relation maître-esclave en islam. Comment un maître pourrait-il prétendre suivre ces consignes – ne pas être arrogant ni injuste envers son esclave, pardonner ses erreurs, craindre Dieu concernant ses responsabilités – et en même temps la violenter ?
Al-Ghazālī, en bon pédagogue, rappelle également le Hadith du Prophète ﷺ avertissant qu’un maître qui maltraite son esclave sans égard devra en répondre sévèrement : lorsque l’un des Compagnons frappa son esclave qui implorait miséricorde, le Prophète lui lança : « Il t’a supplié au nom de Dieu et tu ne l’as pas épargné… Sache que si tu ne l’avais pas affranchi, le feu t’aurait brûlé le visage [en châtiment] !» - ar.wikisource.org. Cette menace exemplaire montre bien la gravité qu’il y a, en islam, à humilier ou brutaliser un(e) esclave.
En somme, al-Ghazālī condamne tout abus sexuel comme une atteinte à la dignité humaine que l’islam est venu restaurer. Il incite au contraire le maître à la bienveillance, à la clémence et au respect, rappelant que l’esclave reste avant tout un être humain et un(e) croyant(e) potentiellement meilleur que son maître aux yeux de Dieu. Il recommande même au maître de libérer et d’épouser sa concubine, ce qui est considéré comme une œuvre méritoire (doublement récompensée) d’après un Hadith - ar.wikisource.org.
Conclusion
À la lumière des avis concordants de ces grands savants, il apparaît sans ambiguïté que l’islam n’a jamais cautionné le viol des esclaves (plutôt ennemies faites prisonnières durant un conflits, prisonnières, captives). Bien au contraire, la Loi Islamique – dès l’époque Prophétique et dans la bouche même des juristes classiques – impose le consentement et la bienveillance, que ce soit dans le cadre du mariage, de la concubinage légale (milk al-yamīn) ou de tout autre rapport. L’esclave n’est pas un objet sexuel dont le maître disposerait librement : c’est une personne dotée de droits garantis par la Sharī‘a. Le Prophète Muhammad ﷺ a émancipé les cœurs bien avant l’abolition formelle de l’esclavage, en ordonnant aux maîtres de traiter leurs esclaves comme leurs frères et sœurs. Forcer une femme, fût-elle esclave, est un péché grave, une injustice (ẓulm) condamnée par les Textes sacrés.
En Islam, la fin ne justifie jamais les moyens : la morale prime sur les passions brutales. Nos savants l’ont proclamé d’une voix ferme : violer est harām, et aucun prétexte ne saurait rendre licite l’illicite. L’accusation islamophobe selon laquelle l’islam aurait autorisé le viol des prisonnières de guerre se trouve donc réfutée par les propres paroles de nos imams. Loin d’être une religion de licence ou de barbarie, l’islam établit depuis quatorze siècles une éthique sexuelle rigoriste, fondée sur le consentement mutuel, la dignité et la justice. Les abus commis dans l’histoire relèvent de la transgression humaine, non des enseignements prophétiques. L’islam authentique honore la femme esclave, la protège de l’oppression et pave la voie pour sa libération et son plein épanouissement – tout le contraire de ce que prétendent ses détracteurs.
On pourrait également rappeler que, tout au long de l’histoire et jusqu’à aujourd’hui, de nombreuses armées non-musulmanes ont fait du viol une véritable arme de guerre. L’exemple des ordres donnés par certains officiers russes durant la Seconde Guerre mondiale est bien documenté. On pourrait aussi mentionner les déclarations glaçantes de certaines figures sionistes à l’encontre des femmes palestiniennes. Sans oublier les viols de masse perpétrés lors d'invasions récentes, où l’uniforme militaire a souvent servi de couverture à des actes de barbarie.
Mais je me contenterai de laisser cela à la réflexion de chacun. Ce qu’il faut souligner avec force, c’est que l’islam, lui, interdit catégoriquement de tels crimes. Il élève la dignité humaine, proscrit toute forme de contrainte sexuelle, et impose le respect, même dans les contextes les plus tendus.
Je souhaite contribuer activement à la rédaction de la revue, à la publication d’articles et à la réalisation de livres à venir, in châ’a Allah ta‘âlâ.
Mon engagement vise à participer à l’éveil d’une Conscience Musulmane, lucide et ancrée dans son temps, face aux défis majeurs d’aujourd’hui.
J’aspire à diffuser une parole sage et apaisée, porteuse de paix, qui désamorce les tensions et participe à faire reculer l’islamophobie, le racisme et la haine sous toutes leurs formes.