Un ex Musulman Maghrébin athée revient à l'Islam après une discussion avec un Cheikh
Interrogé sur l'origine de l'univers ou de lui-même, il admet ne pas avoir de réponses claires...

Un Parcours de Doute à la Foi : Le Dialogue entre un Sheikh et un Jeune Homme
Cet article est basé sur une conversation enregistrée, au cours de laquelle un jeune homme, se présentant initialement comme non-croyant, dialogue avec un Sheikh sur ses doutes et ses questions concernant l'Islam.
Le dialogue explore plusieurs points de contestation soulevés par le jeune homme, qui se nomme plus tard Soufiane, et les réponses détaillées du Sheikh basées sur les textes islamiques.
Le Point de Départ : Doute et Ignorance
Au début de la conversation, Soufiane exprime son manque de foi en Dieu. Interrogé sur l'origine de l'univers ou de lui-même, il admet ne pas avoir de réponses claires, se contentant de dire qu'il sait comment il est venu au monde par ses parents, mais ne sait pas d'où viennent ses ancêtres premiers.
Le Sheikh souligne que ne pas connaître la réponse à de telles questions fondamentales tout en rejetant la Foi peut être perçu comme de l'ignorance, une observation que Soufiane concède.
Les Raisons du Doute : Versets Coraniques Contestés
Soufiane présente plusieurs versets coraniques qui ont suscité ses doutes et ses "chuchotements" (wasaawis).
- La Question du Combat (Qital) : Soufiane cite le verset " Il vous a été prescrit, le combat, mais il vous est détestable " (Coran, Sourate Al-Baqarah). Il exprime une aversion pour l'idée de devoir tuer des gens.
- Le Sheikh explique que le combat est une nécessité humaine (répondant à une hostilité), justifiant l'existence des armées dans tous les pays (comme tout le monde peut le constater). Il précise que les versets sur le combat dans le Coran ne s'appliquent pas à tous les non-croyants indiscriminément.
- Il cite le verset "Combattez dans le sentier d'Allah ceux qui vous combattent" (Coran, Sourate Al-Baqarah). Le combat est dirigé contre ceux qui attaquent. Il y a donc une contextualisation des Versets à ne pas oublier.
- Soufiane soulève alors le verset de la Sourate At-Tawbah (verset 5), "Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez".
- Le Sheikh corrige sa compréhension, affirmant que ce verset n'est pas général mais s'applique à une catégorie spécifique d'associateurs. Il explique qu'en lisant le contexte complet de la Sourate At-Tawbah, on voit que ces versets visent ceux qui ont rompu leurs pactes, trahi les musulmans, et initié les hostilités.
- Le Sheikh souligne le verset suivant (verset 6) qui stipule que si un associateur demande protection, il faut lui accorder refuge, lui faire entendre la parole d'Allah, puis le ramener en sécurité. Il affirme que ce traitement est unique et ne se trouve dans aucune autre religion.
- En résumé, le combat en Islam est dirigé contre les combattants, les injustes et les oppresseurs, et non contre tout le monde. L'Islam combat le terrorisme.
- La tradition prophétique (Sunna) interdit de tuer les femmes, les enfants, les malades, les moines, les vieillards, les ouvriers ou les agriculteurs qui ne participent pas au combat par exemple, et ce en cas de conflit (alors que dire en dehors du conflit).
- La toute première révélation concernant le combat (Sourate Al-Hajj) l'a justifié par le fait que les musulmans étaient opprimés et persécutés ("Il est permis à ceux qui sont combattus de se défendre - parce qu'ils ont été lésés - et Allah est certes Capable de les secourir"). La raison de la législation du combat est de repousser l'injustice. Jamais de terrorisme... L'Islam combat Daech et son sectarisme....
Un autre Verset évoqué par le jeune :
Le Verset de ladite "Femme Donnée" selon son prisme : Soufiane mentionne le verset de la Sourate Al-Ahzab (verset 50) (...ainsi que toute femme croyante si elle fait don de sa personne au Prophète, pourvu que le Prophète consente à se marier avec elle...) concernant une femme croyante qui se "donnerait" au Prophète paix sur Lui .... Il interprète cela comme une forme de relation interdite ou adultère ("zina").
Le Sheikh réfute fermement cette interprétation, soulignant que "zina" est strictement interdit dans le Coran. Il explique que le mot " wahabat " (donner) dans ce contexte signifie que la femme a renoncé à son droit au " mahr " (dot) et a demandé au Prophète paix sur Lui de l'épouser sans dot. C'est une forme de mariage ("nikah"), terme qui, selon les grands dictionnaires arabes comme Lisan al-Arab, signifie toujours mariage dans le Coran.
Le Sheikh ajoute que, malgré cette permission légale pour le Prophète, selon l'interprétation de savants comme Ibn Abbas rapportée par Al-Qurtubi, aucune femme ne s'est jamais mariée ainsi avec le Prophète sous cette forme. Le Prophète disait parfois qu'il n'avait pas besoin de femmes, et si une femme se proposait, il demandait à un compagnon de l'épouser.
Une autre ambiguïté du jeune homme :
La Comparaison au Chien : Soufiane s'interroge sur le verset de la Sourate Al-A'raf (verset 176) qui dit "...et il s'inclina vers la terre et suivit sa passion. Son cas est comme celui du chien : si tu l'agresses, il halète, et si tu le laisses, il halète de même.".
Il demande si cela signifie qu'Allah traite les gens de chiens. Le Sheikh explique que l'être humain est fondamentalement honoré selon le Coran ("Nous avons effectivement honoré les fils d'Adam").
Le verset en question fait référence à une personnalité spécifique (Balaam fils de Baoerah) qui a reçu de la science mais a suivi sa passion.
Le Sheikh insiste sur le fait que le verset ne dit pas que la personne est un chien, mais que son action dans cette situation particulière ressemble à l'action du chien (haleter qu'il soit agressé ou laissé seul), ce qui signifie qu'il est constamment dominé par sa passion, qu'il soit sermonné ou non ....
Comparer une action à celle d'un animal n'est pas nécessairement une insulte si l'action est réellement similaire (comme nager le crawl, surnommée "nage du chien").
Le Sheikh ironise en faisant remarquer qu'un athée qui croit à la théorie de l'évolution et se considère comme un cousin du singe ne devrait pas être offensé par une comparaison à un chien.
Concernant Les Peines "Sévères" :
Soufiane trouve les peines mentionnées dans la Sourate Al-Ma'idah (verset 33) "terrifiantes" : "La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s'efforcent de semer la corruption sur la terre, est qu'ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu'ils soient expulsés de leur pays".
Le Sheikh confirme qu'elles sont terrifiantes, mais demande pour qui.
Il répond qu'elles sont terrifiantes pour les corrupteurs mais rassurantes pour les gens justes. Il explique que cette peine est le "Had al-Hirabah" (peine pour ceux qui font la guerre/sèment la corruption), qui s'applique aux bandits de grand chemin qui attaquent les gens, volent leurs biens, tuent, violent ou kidnappent.
Le Sheikh soutient que ces peines sont nécessaires comme dissuasion, car les prisons ne sont souvent pas suffisantes pour empêcher la récidive. Il demande rhétoriquement à Soufiane s'il trouverait cette peine justifiée si son propre fils était kidnappé, volé, violé et tué, ce à quoi Soufiane répond "oui, honnêtement". (ici il s'agit d'une Terre d'Islam, digne de ce nom avec toutes les conditions que cela implique, pas de la France évidemment)
Le Sheikh conclut que le Had (peine légale) est sévère précisément pour être un frein pour les criminels et assurer la sécurité de la société.
Autres Doutes Métaphysiques
Soufiane aborde d'autres questions plus métaphysiques.
Pourquoi Allah est "Caché" ? Soufiane se demande pourquoi Allah est caché et pourquoi la prière ne reçoit pas de réponse immédiate.
Le Sheikh explique qu'Allah n'est pas caché, mais que les êtres humains ne peuvent supporter de Le voir. Il utilise la métaphore du soleil, une simple création, que l'on ne peut fixer du regard longtemps.
Il ajoute qu'Allah nous a montré Ses signes et Sa création (l'univers, les êtres vivants), qui sont des preuves de Son existence et de Sa grandeur....
Le Sheikh recommande de regarder des documentaires sur la création pour renforcer sa Foi .... Et que la Foi c'est justement croire en l'Invisible, sinon et si l'Invisible était visible il n'y aurait plus d'intérêt à la Foi, à l'épreuve de la vie...

Le But de l'Enfer :
Soufiane demande ce qu'Allah gagnerait à envoyer les gens en enfer.
Le Sheikh répond qu'Allah est indépendant des mondes ("ghani 'an al-'alameen") et ne bénéficie en rien de l'enfer. C'est l'individu qui est le bénéficiaire (de la guidance et du paradis).
L'enfer est une conséquence du non-respect des lois divines, tout comme il existe des lois et des sanctions dans ce monde pour maintenir l'ordre. Le but des lois et des sanctions divines (paradis et enfer, récompense et punition) est d'établir l'ordre et la paix sur terre, mais aussi de distinguer entre la croyance et l'incroyance d'où la récompense du paradis pour les uns et le châtiment de l'Enfer pour les autres. Sans la peur de l'enfer, le monde serait bien pire.
Preuve du Paradis et de l'Enfer :
Soufiane doute de l'existence du Paradis et de l'Enfer car personne n'en est revenu pour en témoigner.
Le Sheikh utilise une analogie : Soufiane croit en l'existence de l'Argentine bien qu'il ne l'ait pas vue lui-même, mais il l'a vue en photo ou vidéo sur YouTube. Le Sheikh explique que YouTube est une "nouvelle/information" (khabar) qui l'informe de l'existence de l'Argentine par exemple, et il y croit bien qu'il ne l'ait pas vue de ses propres yeux.
Il en est de même pour le Paradis et l'Enfer : leur connaissance nous vient d'un "khabar yaqin" (nouvelle certaine) transmise par quelqu'un de fiable et honnête, en l'occurrence le Prophète Muhammad (paix sur Lui), surnommé "Al-Sadiq Al-Amin" (le véridique, le digne de confiance) ....
Croire aux réalités invisibles ("ghayb") est une caractéristique fondamentale du croyant mentionnée au début de la Sourate Al-Baqarah.
Allah Le Sublime Dit : ". Alif, Lam, Mim . 2. C'est le Livre au sujet duquel il n'y a aucun doute, c'est un guide pour les pieux . 3. qui croient à l'invisible et accomplissent la Salat et dépensent [dans l'obéissance à Allah], de ce que Nous leur avons attribué 4. Ceux qui croient à ce qui t'a été descendu (révélé) et à ce qui a été descendu avant toi et qui croient fermement à la vie future. 5. Ceux-là sont sur le bon chemin de leur Seigneur, et ce sont eux qui réussissent (dans cette vie et dans la vie future)." S2.
Il compare cela au fait de croire un parent honnête qui décrit un pays qu'on n'a jamais visité par exemple.
La Multiplicité des Religions :
Soufiane observe que d'autres religions dans son pays disent des choses similaires.
Le Sheikh répond que l'importance n'est pas dans les paroles, mais dans les preuves ("dalil wa burhan"). Il affirme que l'Islam présente des preuves rationnelles, scientifiques et basées sur la nature humaine, qu'il a exposées dans d'autres sessions.
Il défie Soufiane de demander des preuves similaires aux adeptes des autres religions mentionnées, affirmant que beaucoup ne pourraient pas en fournir. La preuve est ce qui distingue les affirmations.

Le Désir de Retour et le Chemin de la Foi
Après avoir écouté les réponses du Sheikh, Soufiane exprime le désir de retrouver sa Foi et demande quoi faire, se plaignant d'avoir perdu ses sentiments religieux et sa peur....
Le Sheikh lui conseille de prononcer les deux Attestations de Foi (Shahada)..., d'accomplir les bonnes œuvres, d'apprendre sa religion et de s'écarter de ceux qui sèment le doute.... (Et ils sont beaucoup sur les réseaux sociaux)
Il suggère de suivre des savants reconnus pour leur capacité à expliquer la religion et à renforcer la Foi. Il assure que l'iman (la Foi) reviendra progressivement en persévérant dans ces actions ....
Le Sheikh insiste également sur l'importance de la prière/invocation (Du'a), expliquant qu'elle est exaucée mais selon des conditions, les péchés pouvant en être un obstacle.
Il cite l'exemple de la patience dans l'attente de l'exaucement, mentionnant les Syriens qui ont prié pendant des années avant de voir leur situation s'améliorer. Par exemple.
La Conversion
À la fin de la discussion, après avoir trouvé des réponses à toutes ses questions, Soufiane est invité à prononcer la Shahada (l'Attestation de Foi). Malgré une légère hésitation initiale, il déclare : "Achhadu an la ilaha illa Allah, wa achhadu anna Muhammadan 'abduhu wa rasuluh" (Je témoigne qu'il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah, et je témoigne que Muhammad est Son serviteur et Son messager).
Le Sheikh prie pour sa constance et encourage les auditeurs à prier pour lui.
Soufiane exprime sa gratitude et espère pouvoir continuer à apprendre et à suivre les enseignements.
