Analyse d'une Conversation Interreligieuse : Débats sur le Voile, les Textes...


Une conversation tendue a eu lieu entre un locuteur Musulman, le Sheikh Zain, et une interlocutrice chrétienne nommée Yuliana, diffusée sur la chaîne YouTube " قناة زين خير الله الثانية ".

L'échange, qui a couvert une gamme de sujets allant du Voile/Hijab aux interprétations scripturaires de la violence et à la nature de Dieu, a mis en lumière des divergences profondes et a vu l'interlocutrice chrétienne rencontrer des difficultés à défendre certains de ses points de vue face aux arguments textuels et logiques présentés par le Sheikh.


Le débat a débuté lorsque Yuliana a fait une remarque sarcastique en affichant une image de crâne portant le hijab.


Le Sheikh Zain a immédiatement riposté en affirmant que se moquer du Hijab revenait à se moquer de la Vierge Marie (Yuliana se dit chrétienne), qui portait le Voile. Il a également soutenu que les Écritures chrétiennes, citant l'apôtre Paul dans sa lettre aux Corinthiens, commandaient aux femmes de se couvrir les cheveux, et que les religieuses chrétiennes, considérées comme des exemples, portaient le Hijab.



Yuliana a tenté de faire une distinction entre "couvrir" et "Hijab" et a affirmé que Marie était juive, soulevant l'idée d'une pratique différente. Elle a ensuite précisé qu'elle ne se couvrait les cheveux qu'à l'intérieur de l'église, contrairement aux religieuses qui le feraient partout.

Le Sheikh a contesté ses spéculations ne comportant aucune preuve. Sur ce premier point, Yuliana a semblé avoir du mal à justifier sa pratique par rapport aux exemples ou textes mentionnés.


Le débat a ensuite basculé vers la question de la " violence " dans les textes religieux.


Yuliana a cité le premier livre de Samuel, chapitre 15, et a initialement affirmé que Moïse paix sur Lui avait ordonné le meurtre dans le livre de l'Exode (chapitre 17, verset 9), et non Dieu.

Note : elle voulait ainsi "démontrer" que seul le Coran, selon elle, invite à "tuer des innocents".

Le Sheikh Zain, qu'Allah Le Préserve, a corrigé cette affirmation en citant explicitement 1 Samuel 15:3 : « Ainsi parle l'Éternel des armées... va maintenant et frappe Amalek et extermine tout ce qui est à lui ; ne l'épargne pas, mais tue hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et moutons, chameaux et ânes ». On remarque que c'est Dieu dans la Bible qui ordonne de cibler des enfants, des femmes et non Moïse paix sur Lui.

Note : Rappelons que le Coran innocente Moussa (Moïse paix sur Lui) de ces accusations chrétiennes. Ce n'est donc pas pour rien que le Coran est Parfait, complet et Parachève la Prophétie.




Il a souligné que le texte (Bible) attribuait clairement l'ordre à « l'Éternel des armées », que Yuliana a reconnu comme étant Dieu.

Il a également présenté une interprétation orthodoxe (de Tadros Yacoub Malaty) confirmant qu'il s'agissait d'un ordre divin selon le prisme chrétien.



Le Sheikh a présenté cela comme une contradiction directe de Yuliana avec ses propres textes et interprétations, elle qui voulait accusé mensongèrement le Coran de cela. Yuliana a alors tenté de justifier l'ordre en affirmant que les Amalécites étaient des païens qui sacrifiaient leurs enfants aux idoles.

Le Sheikh a saisi cette justification pour la retourner contre elle, arguant qu'il était illogique qu'un Dieu punisse un peuple qui tuait ses propres enfants en tuant les enfants de ce même peuple....


Poursuivant sur le thème de la violence contre les enfants, le Sheikh a mis Yuliana au défi de trouver un seul verset dans le Coran qui ordonnerait le meurtre d'enfants ou de nourrissons.


Il a même déclaré qu'il se retirerait des diffusions (YouTube) en direct indéfiniment si elle réussissait à le faire. Yuliana a tenté de citer la sourate Al-Ahzab (33:26-27), mais n'a pas pu y trouver les mots explicites "enfants" (أطفال) ou "nourrissons" (رضع) lorsqu'elle a été pressée de les identifier ....

Note : les chrétiens dans l'interreligieux, tout comme les ex musulmans radicalisés islamophobes évoquent souvent les Versets du Jihad, qui sont liés à un contexte de conflit, en les décontextualisant dans le but de faire dire au Coran, à l'Islam ce qu'il ne dit pas... Vous trouverez de nombreux articles sur ce site à propos de ce sujet.


Coran : " 26. Et Il a fait descendre de leurs forteresses ceux des gens du Livre qui les avaient soutenus [les coalisés], et Il a jeté l'effroi dans leurs cœurs; un groupe d'entre eux vous tuiez, et un groupe vous faisiez prisonniers. 27. Et Il vous a fait hériter leur terre, leurs demeures, leurs biens, et aussi une terre que vous n'aviez point foulée. Et Allah est Omnipotent." S33

Note : Ce Verset descendu dans un contexte de guerre ne fait nullement mention de tuer des enfants ou des femmes ! Seul la Bible trouve des appels à tuer des enfants...


Elle a soutenu, car sans arguments, que le Verset impliquait la destruction de la "descendance complète" (النسل الكامل), incluant ainsi les enfants .... Cependant, le Sheikh a insisté sur l'absence de commandement explicite de tuer les enfants dans le Texte Coranique, contrastant cela avec le passage clair de 1 Samuel 15:33 .... Il a étendu le défi à trouver un Verset Coranique ordonnant le meurtre de tout innocent. Ce qu'elle n'a pas réussi à faire puisque que cela, dans le Coran, n'existe absolument pas...

Il a même évoqué un Hadith du Prophète Mohammed paix sur Lui évoquant l'interdiction de tuer les enfants, les femmes, les religieux, etc., et ce, en cas de conflit alors que dire de la situation de paix.

Yuliana a également évoqué le châtiment Divin du peuple de Lot, mais n'a pas pu fournir de preuve textuelle du Coran que ce châtiment incluait les enfants et les nourrissons, admettant finalement implicitement qu'il n'y avait pas de tel Verset.

Sur ce point crucial, Yuliana n'a pas été en mesure de fournir les preuves textuelles demandées, ce qui a été présenté par le Sheikh comme une différence fondamentale entre leurs Écritures.


La conversation a touché d'autres sujets...


Le statut du Prophète Muhammad en tant qu'"illettré" (أمي) a également été abordé par Yuliana, qui a demandé comment il pouvait lire le Coran s'il ne savait pas lire ni écrire.

Le Sheikh a expliqué que le terme "ummy" signifiait effectivement celui qui ne sait ni lire ni écrire, mais a nuancé le sens de "lire" (قراءة), expliquant qu'il ne s'agissait pas nécessairement de lire à partir d'un livre, mais pouvait signifier réciter de mémoire ou répéter après quelqu'un (comme Gabriel lui a dit "Iqra", ce qui signifiait "répète après moi").

Il a utilisé des exemples de personnes aveugles lisant ou de enfants apprenant par répétition. Il a également lié l'événement initial avec Gabriel à une prophétie dans Ésaïe 29:12, suggérant une divergence dans la traduction chrétienne de ce passage.


" Ou comme un livre que l'on donne A un homme qui ne sait pas lire, en disant: Lis donc cela! Et qui répond: Je ne sais pas lire. "

Enfin, la conversation a tourné autour d'une question concernant Aïcha qu'Allah l'Agrée, l'épouse du Prophète paix sur Lui, que Yuliana a présentée en citant un Hadith où Omar semblait indiquer qu'elle avait causé "nuisance" au Prophète paix sur Lui, contrastant cela avec un Verset Coranique (33:57) qui maudit ceux qui "nuisent à Allah et à Son Messager". Yuliana a implicitement suggéré qu'Aïcha pourrait être concernée par cette malédiction.

Sourate 33

Le Sheikh a immédiatement identifié ce type d'argument comme potentiellement d'origine chiite (car c'est ce qu'ils font généralement)..., ce que Yuliana a d'abord nié en se disant apostate, bien que d'autres participants aient soulevé des doutes sur son identité religieuse actuelle....

Sur le fond, le Sheikh a expliqué que le Verset Coranique concernait ceux qui nuisent intentionnellement (ايذاء متعمد) à Allah et à Son Messager, tandis que les actions qui pouvaient causer un certain inconfort (citant les exemples coraniques de parler fort ou de s'attarder trop longtemps chez le Prophète) n'étaient pas de cette nature intentionnelle et n'étaient pas faites avec l'intention de nuire. Il a argumenté que toute "nuisance" potentielle d'Aïcha relevait de la seconde catégorie, n'attirant donc pas la malédiction divine. Il ne faut pas tout mélanger.

Cette explication a clarifié l'interprétation du Verset Coranique en introduisant une distinction non faite par Yuliana.


Le point final de la conversation, qui a conduit à la fin abrupte de l'échange, a porté sur la nature de Dieu dans le christianisme, notamment le concept de la Trinité ou des "Hypostases" (اقانيم)


Le Sheikh a pressé Yuliana sur le nombre d'entités adorées, arguant que si elle adorait trois hypostases, elle adorait trois entités, et donc pas un seul Dieu.

Yuliana a eu du mal à articuler la position chrétienne sur l'unité de Dieu et les trois hypostases. Elle a défini "hypostase" comme une "essence" ou une "entité" (ذات أو كيان), tout en maintenant qu'ils adoraient un seul Dieu.

Le Sheikh a poursuivi son interrogation en citant la phrase du Credo de Nicée "Dieu vrai de Dieu vrai" (اله حق من اله حق) et en demandant combien de dieux cela impliquait. Yuliana a visiblement lutté pour répondre de manière cohérente, a admis qu'elle était une convertie récente ("عابرة") et qu'elle n'était pas une experte ("خبيره") en théologie chrétienne, en particulier sur le Credo. Confrontée à ces questions théologiques fondamentales qu'elle avait du mal à expliquer, Yuliana a fini par quitter la conversation.

En conclusion, la conversation a mis en évidence plusieurs points de désaccord théologique et scripturaire. L'interlocutrice chrétienne, Yuliana, a rencontré des difficultés significatives lorsqu'elle a été confrontée à des analyses textuelles spécifiques, à des défis logiques, et à l'explication de concepts théologiques fondamentaux de sa propre foi, admettant un manque d'expertise sur certains points et quittant finalement la discussion lorsqu'elle n'a pas pu répondre de manière satisfaisante.

Les arguments du Sheikh Zain se sont concentrés sur des contradictions perçues dans les textes chrétiens concernant la violence et le Voile, ainsi que sur la clarification des concepts islamiques face à la confusion ou aux interprétations erronées de Yuliana.